Bénin – infrastructures : Louis Berger et ADPI, l’autre face cachée de la visite de Paris ?

Il n’ya pas eu que 153 milliards FCFA, avec la promesse d’accompagner le PAG à travers la construction de l’hôpital universitaire de référence de Calavi et la promotion de Ganvié. Il y a eu aussi les concessions faites au colonisateur pour motiver son geste « altruiste ».

C’est du compte rendu du conseil des ministres de ce mercredi 14 mars dernier que la chose transparaît clairement. Il ressort évidemment de ce compte rendu, que des concessions auraient été faites pour protéger ou promouvoir certains intérêts français au Bénin. Il s’agit en effet, de la contractualisation avec des sociétés dans le cadre de la construction d’infrastructures de grande portée telles l’aéroport international de Glo-Djigbé, la route des pêches et la route de Porto-Novo.

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De la lecture faite à ce sujet, il ressort qu’une seule société citée en référence émerge. Il s’agit de la société Louis Berger qui se met en groupement avec d’une part Horse Sarl (pour la construction de la route des pêches, phase 2), présente au Bénin et dont la multi-dimensionnalité de domaines d’intervention séduit notre gouvernement.

Cette entreprise sera pratiquement sur tous les grands projets initiés par le gouvernement de la « rupture ». Elle sera aussi, en se mettant, d’autre part, en groupement avec SETEM Bénin, sur la réalisation de la liaison autoroutière entre Sèmè et Porto-Novo. Ce qui étonne dans la démarche du gouvernement, c’est la déchéance même de certaines sociétés préexistantes, et l’annulation de la procédure de passation de marché à des endroits au profit de cette entreprise. Nous n’en voulons pour preuves que ce qui suit : « … le conseil a autorisé la contractualisation avec ledit Groupement (Louis Berger/Horse Sarl). Les ministres en charge du dossier ont été instruits aux fins d’annuler la procédure d’appel à concurrence antérieurement lancé. ».

Par ailleurs, au niveau du projet de construction de l’aéroport international de Glo-Djigbé, l’expertise de « Aéroport de Paris Ingénierie  (ADPI)» est activement sollicitée, peut-être pour la qualité de ses prestations, mais aussi pour calmer les ardeurs un peu frondeuses de « nos ancêtres les Gaulois ». A ce niveau aussi, « le conseil a instruit les ministres concernés de procéder à l’annulation du contrat d’assistance au Maître d’Ouvrage (AMO) initialement signé avec ADPI ».

L’annulation par endroits du processus de passation de marché public pour passer directement à la contractualisation avec des sociétés d’un seul  pays dont le Président béninois vient d’être l’hôte, interpelle sur la qualité de gouvernance entreprise à ce niveau. Et c’est à juste titre qu’on peut se demander si cette méthode traduit effectivement la rupture, ou répond-elle à la contrepartie nécessaire dans les négociations qui ont prévalu lors de la visite de travail effectuée par Patrice Talon à l’Elysée le 5 mars dernier, lui qui une fois déjà, avait lourdement raté l’occasion de rencontrer son homologue français ?

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En attendant d’être situé sur ces fameuses entreprises dont la qualité de service fait l’unanimité au sein du gouvernement, on ose croire que la France, réellement, n’a que des intérêts à défendre et non des amis à soutenir.

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