Bénin : les dessous de la suspension du maire d’Aplahoué Casimir Sossou

Le ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale vient de prononcer la suspension du maire de la commune d’Aplahoué, Casimir Sossou. Dans un environnement politique défavorable, il subira le sort de Léhady V. Soglo révoqué de l’équipe dirigeante de Cotonou.

Plusieurs griefs lui sont reprochés et tiennent essentiellement à la non reddition de comptes à divers niveaux de sa gestion. Qualifiés de « fautes lourdes », ces griefs seraient constitutifs de cette lourde sanction à lui infligée.

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En effet, c’est au regard des textes organisant la décentralisation au Bénin que la sanction lui serait appliquée. Sans encore étaler les fautes reprochées ici, il nous plait d’en évoquer certaines dont la commission appelle à de la complicité. D’ailleurs, l’existence du manuel de procédures, limite les errements au niveau de la gestion des communes. Mais cela n’absout pas les exécutifs dont certains abusent de leurs pouvoirs.

Venant au cas d’espèce, il convient de signaler que la position du maire Casimir Sossou, dans l’environnement politique dans lequel il évolue, devrait en principe le dissuader de la commission de certains actes, s’il cela s’avérait. C’est pourquoi il est nécessaire d’en avoir une autre lecture, en dehors des faiblesses élevées contre l’intéressé.

Au-delà des raisons évoquées

En aucun moment de son élection, le climat ne lui a été favorable. Lorsqu’on se réfère aux conditions dans lesquelles son nom a été retenu pour occuper le poste de maire, on se rend aisément compte que son pouvoir était déjà fragilisé, surtout que sa personne gênait des intérêts politiques et, somme toute, pécuniaires. Son challenger à l’élection du maire de la commune d’Applahoué lui était préféré, du moins par des caciques du parti dont il est l’émanation.

L’illustration parfaite de ce constat est la prise de distance par la figure politique emblématique de la circonscription électorale. Ne digèrerait-il pas le choix de Casimir Sossou à ce poste ? Difficile de confirmer. En tout cas et ceci visiblement, la présence de Casimir à la tête du conseil communal a éloigné certains dignitaires du Parti social démocrate versé dans l’Union fait la Nation de la mairie ; ils n’ont jamais rendu visite au jeune maire élu, pour au moins l’assister par leurs conseils.

Là où le bât blesse, c’est le choix délibéré fait par cet homme en passe de révocation, de s’opposer ouvertement aux dinosaures, et en s’alliant à un camp dit des rénovateurs.

Il était devenu un allier patenté de Emmanuel Golou, en difficultés avec les ressuscités du parti, le PSD. Partant de ce fait, Casimir était assis sur une chaise permanemment éjectable. Ses actions, en principe, devraient obéir à une certaine méfiance doublée d’attention. Il devrait éviter au maximum, de tomber facilement dans un travers qui pourrait lui être fatale.

Mais voilà, il lui est reproché un certain nombre de choses, qui seraient constitutif de « fautes lourdes », bien sûr sans l’appréciation d’un juge administratif qui, seul en la matière, est qualifié pour identifier et classifier les erreurs commises.

Juge et partie

La qualification d’une faute ne revient nullement à une autorité, fut-elle administrative. C’est du ressort d’un juge, en Etat de droit, de dire la nature des fautes commises par X ou Y. Mais ici et depuis un certain temps, l’autorité administrative se substitue au juge pour dire la sentence. Le cas Léhady Soglo à la municipalité de Cotonou fait école. Il semble même que les leçons tirées de cet acte d’éviction ou la révocation du maire de Cotonou n’ont malheureusement pas instruit et édifié pour désormais faire les choses dans les règles de l’art. A preuve,

c’est que depuis, le poste de maire est resté vacant, continuellement et illégalement assumé par un adjoint au maire.

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Cette situation confuse qui permet de régler des comptes politiques installe les collectivités dans l’angoisse, l’instabilité, l’incertitude, le non développement… Ce qui préoccupe malheureusement dans le cas présent, ce n’est nullement les qualités managériales du jeune entrepreneur et son niveau intellectuel certain, mais sa position politique suicidaire adoptée lors de l’éclatement de la crise au PSD. Ceci peut aussi en être une raison, sinon la principale.

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