Bénin – lutte contre la cybercriminalité : des bars se désemplissent et la mévente s’installe

La lutte déclenchée actuellement contre la cybercriminalité et ses effets pervers a créé la mévente dans leurs lieux de retranchement où ils se divertissent et se gavent de nourritures.

Nous étions dans un quartier où pullulent ces individus malandrins, il y a deux jours. Leur lieu de détente habituel est désert. Le restaurant qu’ils inondent surtout les nuits, en belle compagnie est désert. La tenancière qui nous avait renvoyés parce que nous n’avions que de petits billets de banque, nous accueillit, avec empressement cette fois-ci et avec condescendance. Elle nous supplia de venir goûter à ses mets qui attendaient toujours ses clients habituels mais ceux-ci ne venaient guère. Nous ne comprîmes pas tout de suite cette sécheresse humaine qui envahit les lieux. La tenancière, la trentaine à peine, avait la main à la tempe, réfléchissant sérieusement à cette situation soudaine. Elle aussi ne comprenait pas grand-chose. Nous autres, toujours avec nos petits billets, faisions cette fois le bonheur de celle qui était habituée aux grandes coupures avec d’énormes reliquats abandonnés par ses clients à la fin de leur restauration.

[su_heading size= »17″]A (re) lire aussi : Bénin : cinq présumés cybercriminels dans les mailles de la police républicaine [/su_heading]

Rose, car c’est son nom, nous accepta avec supplication. Nos pauvres billets faisaient son bonheur de la soirée. Voulant comprendre ce changement « forcé » dans le comportement de la dame, je me rendis à l’évidence que l’affluence habituelle n’était plus au rendez-vous. Pourquoi ? A voulu savoir mon ami. De réflexion et de guerre lasse, nous comprenons enfin le topo. La traque aux cybercriminels est passée par là. Elle en est la cause fondamentale. Rose comprend à la suite de notre analyse, que la chaine de clientèle qui la visite souvent n’était rien d’autre que cette espèce d’individus mal intentionnés et hors-la-loi. Ces voleurs d’hommes et assassins y venaient exposer les fruits de leurs exploits criminels, dans la liesse vespérale d’un restau au goût amer et sentant le sang, car l’argent qui y était dépensé venait des marchés de crimes.

Depuis cinq jours environ, que nous répétons ce rendez-vous, par esprit de curiosité, plus d’affluence et c’est avec empressement et à cœur joie que Rose, soucieuse, nous accueille.

Ce fait est quasi général pour tous les bars et autres lieux d’animation. Les cybercriminels faisaient la fierté et l’ambiance des lieux. Ils venaient narguer de petites gens honnêtes, troublaient les jeunes filles avec les liasses illégalement gagnées. La longue file de voitures qui attendait souvent devant le bar de Rose a subitement disparu, comme par enchantement. Le lieu s’est désempli, à cause de cette lutte implacable déclenchée par les autorités via la police républicaine. Cette guerre a valeur d’assainissement. C’est grâce à elle que nous méritons aujourd’hui le clin d’œil de Rose, autrefois montée sur ses ergots pour nous narguer.

[su_heading size= »17″]A (re) lire aussi : Bénin : deux cybercriminels tués par leur propre charlatan [/su_heading]

La lutte contre la cybercriminalité a ceci de positif qu’elle nous débarrasse de cette race de malfaiteurs et de criminels, mais ceci de négatif qu’elle a créé la mévente et la chute des bars, restaurants et autres lieux de détente.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus