Bénin – multiplication des crimes rituels: lettre ouverte au ministre Sacca Lafia

Les crimes rituels prennent une tournure qui ne laisse plus personne indifférent. Face au mutisme du gouvernement par rapport à ce phénomène qui crée l’insécurité au sein de la population, un citoyen adresse une lettre ouverte au premier flic béninois pour attirer son attention sur la nécessité d’agir très vite. Lire ci-dessous l’intégralité de la lettre ouverte.

Lettre ouverte au ministre de l’intérieur:

Fait à Cotonou ce 19 Mars 2018

FADONOUGBO Zinsou Jérôme

*Email* : Jeromezinsou@gmail.com

A MONSIEUR LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR ET DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE

Monsieur le ministre de l’intérieur de la République du Bénin, nous venons par la présente lettre vous faire cas d’une situation inhumaine qui s’érige peu a peu en règle dans notre pays. Il s’agit des crimes rituels humains qui se perpétuent dans notre pays ces derniers temps. La population béninoise n’est plus en sécurité face à ces enlèvements. On tue des humains comme des animaux dans un pays où la sécurité est garantie pour tous.

Face à cette situation, nous avions publié une lettre ouverte à l’endroit du Président de la République S.E.M Patrice TALON. Dans cette lettre, nous avons fait des doléances au Président de la République afin qu’une solution soit trouvée à ces pratiques barbares et sataniques. De faux bokonons, hounnons et autres illusionnistes prennent d’assauts nos contrées de villages, de villes pour commettre des crimes à la recherche de la richesse ou la gloire.

Monsieur le Ministre, cette seconde lettre qui entre dans le même cadre que la précédente envoyée au Président de la République portera sur le danger qui guette notre pays dans les mains des cybercriminels communément appelés *Gaymans*. Ce phénomène des gaymans qui consiste à utiliser le sang humain pour nourrir le fétiche appelé *Kinninssi* devient très courant de nos jours. Des jeunes filles et de petits enfants sont régulièrement enlevés et immolés comme des moutons à ce fétiche Kinninssi qui aide les anarqueurs béninois à mieux escroquer leurs clients. La recherche effrénée de gains faciles, la quête de bonheur mystique, la domination de son prochain, la quête permanente de la popularité, le maintien à la servitude ont poussé beaucoup de gens à faire recours à des pratiques très peu catholiques.

Monsieur le Ministre, ces actes macabres qui mettent en doute la sécurité dans notre pays devraient normalement nous interpeller tous. C’est pas un problème propre à votre ministère mais vous devez prendre la mesure des choses afin de confirmer votre dynamisme et votre sens du travail bien fait que le bénin vous reconnait depuis des années. Cette confirmation passe nécessairement par des opérations qui vous permettront de démanteler les réseaux de ces anarqueurs cybercriminels tout en ordonnant la fermeture pure et simple des cybers dans notre pays. Nous savons tous que ces cybers génèrent de l’argent pour certains citoyens mais cela ne doit pas vous amener à fléchir devant cette proposition qui n’est autre que la fermeture sans condition des centres qui abritent des cybers. Suite à cela, vous devez élargir les enquêtes à l’endroit des propriétaires qui louent des appartements à ces criminels qui ne font apparemment rien mais qui roulent les belles voitures.

Ces anarqueurs criminels en complicité avec certains hounnons sacrifient nos enfants, nos sœurs et nos parents chaque jour que Dieu fait. Ce qui est étonnant est le silence coupable de ces dignitaires traditionnels garant de notre identité ancestrale. Depuis le crime du hounnon kpêssê dans la commune d’Akpro-Missérété, du Cana, de Pahou, le collectif des dignitaires n’a pas songé à s’exprimer ou à donner de la voix face à ces sacrifices humains qui ternissent l’image des religions traditionnelles dont ils sont gardiens.

Face à la recrudescence de ces sacrifices humains orchestrés ces derniers temps par les jeunes cybercriminels dans notre pays, beaucoup de béninois ont suggéré la destruction ou l’abolition de l’utilisation du fétiche kinninssi dans notre pays. Cette mesure me paraît dictatoriale du moment où nos aïeux ont adoré ce fétiche sans l’utilisation du sang humain, ce que nous constatons malheureusement aujourd’hui.

Monsieur le Ministre, ce qui m’a amené à vous envoyer cette lettre ouverte est l’audio d’un anarqueur cybercriminel béninois que j’ai écouté via les réseaux sociaux ce lundi matin. Dans son cynisme, ce cybercriminel a menacé tous les béninois sans exception. _<< Nous allons toujours enlever les petits enfants pour les égorger afin de réussir nos rituels et sacrifices humain. Le président de la république doit nous laisser la connexion pour que nous puissions mieux faire notre travail. Sans cela, les enlèvements continueront et bientôt nous irons braquer les banques avec des armes ce qui nous permettra de récupérer du sang de nos victimes et leurs organes afin d’entretenir nos fétiches. Nous n’allons pas laissé les administrations béninoise en paix tant qu’on aura pas accès à une bonne connexion >>_ a balancé sur les réseaux sociaux ce délinquant cybercriminel dont l’identité reste inconnue. Ce message audio qui fait déjà le tour des réseaux sociaux constitue une menace grave qui pèsent sur notre pays le Bénin.

Monsieur le Ministre de l’intérieur, le peuple béninois a droit à la sécurité et à la libre circulation. Mais face à ces actes et surtout ces propos, l’on se demande si le bénin n’est pas devenu autre chose. Nous vous demandons avec respect de renforcer la sécurité sur tous les plans afin de déjouer ces jeunes qui s’organisent dans l’ombre pour mettre le pays en danger. Et pour réussir votre mission, il vous faut des opérations stratégiques et techniques que vous connaissez mieux que quiconque. Vous devez traquer les éléments de ce réseau qui sont à la recherche permanente du sang humain et des organes humains.

Ce cri de cœur est celui de la population béninoise qui est aujourd’hui dans l’insécurité vis-à-vis des cybercriminels, des hounnons et des charlatans qui ont décidé de sacrifier des humains pour de l’argent. Avec l’allure où vont les choses, je puis vous dire que vous n’êtes pas aussi en sécurité, Monsieur le Ministre.

Pour finir, nous vous prions de prendre en compte ce cri de cœur de la population qui est fatiguée de vivre dans un pays où l’homme l’insécurité bat son plein.

Nous vous adressons d’avance nos vives et sincères reconnaissance pour votre acceptation du cri de détresse de la population béninoise pour votre prise de décision en faveur de cette dernière, pour la paix et la quiétude dans notre pays.

Nous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre profonde déférence.

Zinsou Jérôme FADONOUGBO

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