Bénin: les responsables syndicaux appellent à la radicalisation des luttes

Les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales restent de marbre face à la décision du gouvernement de constater l’abandon de poste des travailleurs grévistes.

Affirmant que le gouvernement n’est fondé pour apprécier la légalité ou non des grèves en cours, ces responsables syndicaux, à travers un communiqué, invitent les travailleurs grévistes à ne pas céder aux menaces et à l’intimidation du gouvernement en place. Lire ci-dessous le contenu du communiqué.

[su_heading size= »17″]À (re)lire aussi : Déclaration de l’illégalité de la grève : il y a arbitraire et confusion de rôle; selon le PCB [/su_heading]

Communiqué des secrétaires généraux des centrales syndicales:

COMMUNIQUE
Le Conseil des Ministres en date du mercredi 28 février 2018 a déclaré la grève des travailleurs illégale. De ce fait, le Gouvernement, à travers le ministre de la justice, affirme que les travailleurs qui vont poursuivre le mouvement de débrayage seront considérés comme des agents ayant abandonné leurs postes.
Face à ce compte rendu du Conseil des Ministres, les Confédérations et Centrales syndicales tiennent à apporter les clarifications ci-après.
De la légalité de la grève
Le Gouvernement fait sciemment une mauvaise interprétation de la loi 2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin. Il est utile de rappeler que les différentes motions de grève respectent les prescriptions de ladite loi et n’ont aucun caractère illégal.
La preuve est que, sur la base desdites motions, l’exécutif a ouvert les négociations et a eu des échanges avec les représentants des travailleurs en grève. Ce revirement constaté dans le compte rendu du Conseil des Ministres est la preuve que le Gouvernement est de mauvaise foi et n’est pas prêt pour une sortie de crise. Ce faisant, il s’est substitué au juge pour déclarer que la grève est illégale et ce, en violation de son propre engagement dans l’article 6 alinéa 4 de la Charte nationale du dialogue social qui stipule que le Gouvernement s’engage à garantir l’exercice du droit syndical et ne porter atteinte au droit de grève en estimant son caractère licite ou illicite qui relève de l’appréciation du juge.
De la menace de radiation
La conséquence logique de la déclaration du Gouvernement qui juge la grève illégale est que les grévistes ont abandonné leurs postes sans raison valable. Toute chose contraire aux dispositions de la loi portant statut général de la fonction publique sur la signification de l’abandon de poste.
Il est donc clair que, le Gouvernement n’a plus d’arguments. Ces fuites en avant et ses errements prouvent qu’il est aux abois.
C’est pourquoi les Secrétaires Généraux des Confédérations et Centrales syndicales du Bénin félicitent les travailleurs en lutte et les encouragent à continuer le combat. Ils les invitent à rester serein et à ne céder à aucune menace ou intimidation, d’où qu’elles viennent.
Fait à Cotonou, le 03 mars 2018
La Cellule de communication

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