Brésil : les balles utilisées pour assassiner la conseillère municipale de Rio de Janeiro sont du stock de la police

L’assassinat de la conseillère municipale de Rio de Janeiro Marielle Franco n’en finit pas de secouer le Brésil. Le pays est encore submergé par l’émotion et le sentiment de révolte face à ce crime apparemment commis avec des munitions provenant de stocks de la police.

TV Globo, la plus grande chaîne du pays, a révélé vendredi que les balles de calibre 9 mm qui ont tué la conseillère municipale et son chauffeur mercredi venaient d’un lot vendu à la police fédérale en 2006.

Plus troublant encore, une partie des balles utilisées dans l’assassinat de 17 personnes près de Sao Paulo en août 2015 provenaient de ce même stock. À l’époque, trois policiers militaires avaient été condamnés pour ce massacre. La police fédérale a indiqué dans un communiqué qu’une enquête avait été ouverte « pour évaluer l’origine des munitions […] retrouvées sur le lieu du crime ».

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En soirée, le ministre de la Sécurité, Raul Jungmann, a confirmé l’origine policière des balles utilisées, volées selon lui « des années plus tôt » à la police, dans l’Etat du Paraiba (Nord), à plus de 2.000 km de Rio.

En 2016, une commission parlementaire de l’Assemblée de Rio avait établi l’implication de policiers, gardiens de prison et militaires dans un réseau de trafic d’armes. Pour Chico Alencar, député du Parti Socialisme et Liberté (PSOL), formation de gauche avec laquelle Marielle Franco avait été élue, « si l’enquête est faite sérieusement, sans craindre de secouer les poches de corruption, de violence et de crime dans l’Etat, on peut élucider ce crime en deux semaines ».

L’enquête révèle aussi de nombreuses zones d’ombre très embarrassantes pour les autorités. La police a pu confirmer que « Marielle », comme la surnomme affectueusement les Brésiliens, a été poursuivie en voiture pendant plus de 4 km dans les rues de Rio de Janeiro, avant d’être exécutée à bout portant.

Ce mode opératoire souligne la préparation des meurtriers et leur détermination.

Autant de coïncidences troublantes, alors que la victime dénonçait depuis des années la violence et les exactions policières dans les favelas de Rio de Janeiro.

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