Burundi : le président Pierre Nkurunziza élevé au rang de « Guide suprême éternel »

Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a été élevé samedi au rang de « Guide suprême éternel » du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a rapporté AFP.

Cette décision a été prise à l’issue d’une rencontre entre les plus hauts dirigeants du CNDD-FDD, réunis vendredi et samedi à Buye (nord) région natale du président Nkurunziza.

La direction du CNDD-FDD a décidé « que son excellence le président Pierre Nkurunziza est le Guide suprême de notre parti. C’est notre aîné, c’est notre père, notre conseiller, personne ne peut se comparer à lui au sein du CNDD-FDD », a annoncé le secrétaire général du parti, le général Evariste Ndayishimiye, dans une vidéo parvenue à l’AFP dimanche et authentifiée par un de ses cadres.

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Tollé sur les réseaux sociaux

Mais cette décision a tout de suite lancé un vif débat sur les réseaux sociaux et des moqueries de la part de ses détracteurs. Ils dénoncent un culte de la personnalité autour « de sa majesté le roi Nkurunziza 1er », en postant des photos sur lesquelles ils l’affublent d’uniformes d’apparat qui rappellent ceux de l’empereur Bokassa de Centrafrique.

Ses partisans, eux, défendent bec et ongles un grand chef africain qui a terrassé « les colons occidentaux et leurs valets burundais » qui en veulent à l’indépendance de ce pays. Un haut cadre du parti explique qu’il ne s’agit pas d’une dérive à la Kim Il Sung en Corée du Nord, comme veulent le faire croire leurs adversaires. Un argument qui ne semble pas les convaincre.

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La répression et la terreur règnent au Burundi depuis la vague de protestation née en avril 2015 après l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. « Épuration » ethnique de l’armée, opposants réduits au silence et modification de la Constitution pour faire sauter la limite des mandats présidentiels : le régime burundais s’enfonce dans la violence et transforme le pays en dictature, avertissait en juillet 2017 la Fédération internationale des droits de l’Homme. Selon elle, à cette date, la crise avait déjà fait plus de 1 200 morts, de 400 à 900 disparus, 10 000 personnes détenues pour des motifs politiques et a poussé plus de 400 000 personnes à l’exil.

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