Chaîne des Transports Maritimes au Bénin: épopée d’une hémorragie économique et financière (acte2)

Dans l’acte 2 de ce que nous désignons désormais par « Cbtm-gate », nous présentons ici les irrégularités et les incohérences dans le secteur de l’acconage terre au Bénin. Avec Didier Abel Djivo, un acteur de la chaîne portuaire, nous présentons de nouveaux faits qui plombent la vie économie de ce service, qui devrait être le fleuron de l’économie maritime.

« Poumon de l’économie béninoise, la Chaîne Béninoise des Transports Maritimes (Cbtm) a, à plusieurs niveaux et sur la base de plusieurs illégalités, été transformée en poumon des intérêts politiques, voire de l’économie politique béninoise, à savoir de plusieurs hommes en charge de la politique au Bénin que de certains de leurs parrains et ami(e)s subitement improvisés portuaires au mépris des règles régissant les corps de métiers de leurs choix ». Ainsi s’introduit, dans le dossier « Chaîne Béninoise des Transports Maritimes : Epopée d’une hémorragie économique et financière » acte2.

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En effet, si le Port autonome de Cotonou est qualifié de « poumon (droit) de l’économie » béninoise, la Chaîne Béninoise des Transports Maritimes en est le poumon gauche. Cette information reste encore inconnue du Béninois lambda. Lors de cette enquête, nous découvrons les raisons fondamentales de la méconnaissance collective. La Chaîne Béninoise des Transports Maritimes reste en effet, méconnu du grand public notamment des acteurs portuaires eux-mêmes. « Ainsi se retrouve un Bénin malade de ses hommes, de ses institutions, de ses mécanismes et procédures de gestion », affirme M. Djivo parlant de la Chaîne Béninoise des Transports Maritimes. Ce malaise a pour nom « mauvaise exploration et mauvaise compréhension des textes régissant le domaine de la manutention. D’où des illégalités dans l’exploitation des activités dudit secteur », raconte M. Djivo.

Les acteurs de la chaine, prévaricateurs ou ignares de la loi

La mauvaise exploitation des agréments pour les activités de manutention des conteneurs au Port de Cotonou, la mauvaise exploitation des agréments pour les activités de manutention des véhicules au Port de Cotonou, la mauvaise exploitation des agréments pour les activités d’acconage et de manutention des conteneurs à bord des navires qui débarquent ou embarquent exclusivement des conteneurs au Port de Cotonou en présence de toutes les structures et directions en charge de la bonne application de chacun des agréments et qui se doivent de justifier leurs salaires, sonnent également comme des problèmes que trainent la Cbtm.

Plus grave, la chaîne traine « des illégalités dans l’exploitation du secteur des terminaux à conteneurs pour les mêmes raisons », dénonce un autre acteur de la chaine portuaire qui fait observer des « incohérences dans le secteur de l’acconage terre où aucune société privée n’est agréée à ce jour pour lesdites activités ». En effet, aucune société privée ne détient à ce jour un agrément à l’exercice desdites activités, au même moment, elles exercent ainsi, très illégalement et en toute quiétude, sans aucune répression, redressement ou correction, en présence de toutes les institutions, directions, structures et autres en charge du bon fonctionnement du secteur.

A y voir de prêt, ces incongruités font perdre au Trésor public plusieurs dizaines de milliards de FCFA chaque année. Depuis deux décennies environ et malgré les multiples tables rondes, séminaires, colloques, conférences et autres aux objectifs de croissance de l’économie maritime, des transports maritimes et des infrastructures portuaires, les résultats sont restés en dessous des attentes avec des promesses et objectifs non atteints.

Bactérie d’irrégularités et d’illégalités

Beaucoup d’autres irrégularités et illégalités étouffent la Cbtm au niveau de la plateforme portuaire. Au nombre desquelles, le défaut de sécurité autour du port et dans les alentours du port. A titre d’exemple de cette insécurité sur la plateforme portuaire, la présence permanente des camions dans la ceinture portuaire et dans la bande des 10 kilomètres la ronde. Cette situation d’inconfort de la chaine portuaire entrave la libre circulation des personnes et des biens dans la zone portuaire. A Cotonou par exemple, le ministre de tutelle et ses cadres, ont difficilement accès à leurs lieux de travail pour cette raison.

La situation a été même l’objet de plusieurs missions des partenaires techniques et financiers notamment le partenaire américain qui, à travers le Millennium Challenge Account (Mca) par l’entremise de son volet « accès aux marchés » a doté l’enceinte portuaire d’un plan de circulation et surtout d’accès rapide pour éviter la chaine de file indienne présente. Mais hélas, les notions acquises, les moyens techniques et financiers avec n’ont pu arriver à bout de ce phénomène.

Dans la perspective d’une solution à ces différents maux qui minent le Cbtm, monsieur Djivo a non seulement alerté mais a fait des recommandations à l’autorité portuaire. « Au regard des incohérences constatées, j’ai pris soin d’avertir les autorités politico-administratives Béninoises de plusieurs régimes desdites incohérences et illégalités. Les écrits administratifs et journalistiques, radio, télé et autres ont été sur plusieurs années, mes supports de dénonciations et de désapprobations des irrégularités constatées. Après avoir compris que ces derniers ne voulaient en rien de l’efficacité de la Cbtm, j’ai enfin confié à la justice béninoise les problèmes en question. Reste le verdict qui nous retirera d’une administration égarée, pour celle beaucoup plus capable, moderne, dynamique, efficace, entièrement à la hauteur et au service de la défense des réels intérêts de la Cbtm. Après la cascade de désordres politiques sur la CBTM où beaucoup de politiciens ont appris à se nourrir au lait de ladite chaîne, sur la base des incohérences sans nombre des institutions en charge dudit domaine que d’une administration à plusieurs niveaux en panne de progrès, avec pour conséquence un gouffre national ; les Béninois continuent d’attendre depuis bientôt neuf ans la décision de justice, ultime recours de libération de notre peuple face aux politiciens, institutions, administrations et autres de la Cbtm qui ont trahi », a-t-il expliqué.

Pour rompre avec un pareil comportement des retards qui laissaient le Bénin sur les sentiers caverneux des lendemains incertains, de l’incurie triomphante malheureusement injurieuse à l’intelligentsia béninoise, de l’absence de professionnalisme que d’un manque d’engagement sur la Cbtm ; le Président Talon choisit en trois points de marquer un arrêt aux déshonneurs sur la Cbtm. En un, il s’agit de la reconnaissance avant tout et publiquement du malaise à la Cbtm, et par voir de conséquence, tout est à corriger en commençant par la plateforme portuaire, contrairement à certains qui ont toujours refusé de prendre la mesure des choses et qui ne donnaient aux mots, aux phrases, le sens de leurs choix à la condition que cela les avantage.

En point deux, M. Djivo propose à l’autorité des reformes allant à la correction des incohérences qui fleurissent çà et là sur ladite chaîne et auxquelles participent certains acteurs et syndicats.

Résilience aux reformes

Mais contre toute attente, « en signant un premier contrat avions-nous appris dans le cadre du choix d’un délégataire non moins performant et non moins connu pour sa place sur l’échiquier portuaire Européen pour, la construction, l’aménagement et la modernisation des plates formes portuaires. Sans pouvoir y associer les acteurs de la plateforme portuaire, le gouvernement fait vite de prendre en compte le comportement de certains, qui est de nature à ne même pas connaître et assumer leurs missions dans la plénitude de leurs capacités.

D’autre part il prend en compte les nombreuses réunions et rencontres organisées à grands frais à l’instar du séminaire d’envergure internationale qu’organisaient le 26 juin 2007 au Bénin nos autorités gouvernementales, aux côtés des acteurs portuaires béninois qu’étrangers dont le directeur des ports marocains et pour lesquels, nous continuons en vain d’attendre les résultats. Voilà des comportements qui donnent et témoignent des raisons de l’homme d’Etat à ne pouvoir, pour l’heure, associer certains qui sont peut-être peu positifs à la réalisation d’un véritable dialogue du secteur de la plateforme portuaire.

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