Chronique du Sport : autopsie du foot béninois

Le Football béninois est à l’image de ses dirigeants. Dire ça n’a rien de nouveau, n’est-ce pas ? Mais pourquoi doit-on se plaire à continuer de faire croire à la jeunesse qu’on l’aime, alors qu’on n’est pas prêt à faire le moindre sacrifice pour la sortir de sa torpeur.

Le Bénin dispose d’énorme potentiel en matière de Football, le Bénin a nombre de cadres au haut niveau dans certaines équipes et écuries sportives dans le monde. Le béninois aime le football et est fou de Real Madrid, de FC Barcelone pour ne citer que ça. Il est loisible de voir même des « Zém » laisser leur boulot pour suivre les championnats européens. L’autorité sportive sait que le Football est une industrie en Europe et dans le monde.

Il génère des emplois, à demi-mot, les présidents de clubs, le président de la Fédération béninoise de football, Anjorin Moucharafou, et le ministre des Sports Oswald Homéky savent que le sport nourrit sous d’autres cieux et peut nourrir son homme au Bénin. Mais pourquoi en est-on là. Pourtant au terme de la saison 2009-2010, une lueur d’espoir naquit. Il faudra donc mimer ce passé bien exemplaire, mais plus organiser, car il sera dangereux de confier encore la destinée d’une jeunesse à une seule personne, morale soit-elle.

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Des exemples dans la sous-région

Depuis 2004, pour marquer la première qualif à la Can, le Bénin, ce petit pays de génies et de magiciens entre le Burkina Faso, le Niger, le Togo et le Nigeria n’a toujours pas un club de renom sur la scène continentale. Les présidents de clubs manquent-ils d’ambition de vision ou d’organisation ? Le Nigeria à une grande avance sur ce village sportif dans le noir qu’est le Bénin.

Mais le Togo qu’on voyait frère du Bénin, parlant organisation de football semble revenir à l’anode de l’organisation. L’avènement de Claude Le Roy a impacté les résultats et cette récente qualification de l’AS Togo Port pour la phase de groupes de la Ligue des Champions de la Caf annonce les signaux d’un avenir meilleur du foot togolais. Pendant ce temps, le Bénin est toujours à sa place, dans l’improvisation et les calculs électoraux.

Les personnes sur le banc des accusés en attendant de voir le noyau du Programme d’action du gouvernement (Pag) sportif du gouvernement Talon, n’ont pu rien faire pour le vote sur la loi sur le financement du sport, n’ont jamais exigé à visage découvert le jeu (5 fois entre 2004 et 2017, le championnat a été enrhumé), car prenant l’exemple actuel des semaines s’égrènent déjà après la saison 2016-2017 et personne ne semble se soucier de la saison 2017-2018, même si certains clubs se préparent.

 « Les jeunes sont biens prêts pour le sport, mais les dirigeants non » 

On se demande s’il ne faudra pas décentraliser les postes à la FBF, car avoir une place au sein de l’instance au Bénin parait plus importante que la tâche à abattre pour le football qui est encore dans la gadoue. Honte à ceux qui privent les jeunes de jeux et qui se drapent dans de beaux boubous et roulent de belles voitures, pendant qu’on voit les acteurs du jeu dans des conditions de vie méprisables. 

« Les jeunes sont bien prêts pour le sport, mais les dirigeants non » peut-on retenir en novembre 2014 lors d’un atelier des propos de l’ancien ministre des Spots Idrissou Safiou Affo. Malheureusement, il se serait mis dans « la sauce » par la décision de retrait de l’agrément à la FBF le 27 mars 2015 et pire suspendant le Championnat quelques jours après. Il a aussi sacrifié le jeu. On put dire que le mal est datant, ne pas avoir l’habitude au Bénin de privilégier le jeu et faire le dialogue dans les bureaux.

Il vaut mieux un championnat moribond que rien

Ils le savent tous qu’en enchaînant les championnats, les talents vont se révéler. Paradoxe pour paradoxe, on se demande pourquoi le ministre, ni cette association de président de club ni les supporters ne montent au créneau, pour exiger le jeu. Même s’il doit prendre la forme de championnat de transition, les jeunes en seront les plus heureux et les sélections les bénéficiaires.

 Des calculs en prélude au prochain congrès ?

Il est dépourvu de sens de voir des responsables gérer la chose d’un peuple comme la leur. Malgré les textes de la Fifa, le pouvoir central a son mot à dire, car des chefs d’Etats de la sous-région ont déjà donné l’exemple. Comment comprendre qu’on fasse de la tenue du congrès de relecture des textes une condition sine qua non, avant la relance du championnat. Le peuple n’est quand même pas dupe.

Sinon, il s’agit de deux choses différentes. En fait, faire du jeu une priorité n’entrave en rien la tenue du congrès. Mais le contraire pourrait agir sur le rendement du jeu. J’ai honte, quand j’entends parmi eux des gens qui disent si « le championnat était régulier, on aurait meilleure prestation et des joueurs en jambes ». Mais, je me suis demandé que veulent-ils en fin, pathétique.

La révolution de la Caf au Bénin ?

Il faudra mieux que la succession se fasse sous l’ère du verseau. Alors qu’il était dans son grand royaume indétrônable, un jeune Barea l’a sorti par la petite porte. Issa Hayatou puisque c’est de lui qu’il s’agit a certes fait énormément pour le Football africain, mais son exacerbation du pouvoir l’a éjecté par les rainures de la fenêtre. Au Bénin, les présidents de clubs manquent ils de couilles ? Si non, on attend le prototype du jeune malgache naissant pour la révolution du Foot béninois.

Comme le dit un proverbe Tibétin. « Celui qui par un excès de ruse excite trop l’attention, s’il réussit pendant quelque temps, finit par se perdre. L’âne revêtu de la peau d’un tigre, après avoir mangé la moisson d’un laboureur, fut tué par un autre ». Libérer le Football béninois, si non, l’ère du verseau s’en chargera.

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