Développement local au Bénin : la lettre de Cédric Hounnou au maire Charlemagne Honfo

Le développement de la commune de Sèmè Podji ne laisse pas indifférent le citoyen Cédric Hounnou. Dans une lettre ouverte adressé au maire Charlemagne Honfo, il s’est indigné de la persistance des maux qui minent le développement de la commune.

Il a, pour finir, appeler le maire Honfo a prendre ses responsabilités pour faire émerger la commune ou de déposer sa démission. Lire l’intégralité de sa lettre.

Lettre ouverte à Monsieur Charlemagne Honfo, Maire de la commune de sèmè-Podji

Monsieur le Maire,

Ma voix à connu près de trois longues années de silence. Aujourd’hui, j’estime que vous avez eu le temps suffisant pour qu’on évoque votre bilan à la tête de la commune de Sèmè-Podji. Je voudrais à cette étape de ma lettre vous prévenir avec respect que ma voix peut paraître sarcastique, je pus vous donner l’assurance que ce n’est point une volonté de nivellement.

Monsieur le Maire,

On ne prend pas de rendez-vous avec le destin dit-on. Le destin empoigne qui il veut quand il veut. Vous êtes conscient que s’il dépendait de la volonté de votre prédécesseur, vous ne seriez jamais élu maire de la commune de Sèmè-Podji. Que n’avait-on pas fait pour vous y empêcher ?

Mais le destin vous a propulsé sur le précieux fauteuil communal et a envoyé votre prédécesseur à la prison civile de Porto-Novo. Vous venez ainsi d’écraser sous vos talons les douze dernières années de gouvernance de la commune de sèmè-Podji. Vous aviez le vent en poupe. Vous portiez l’espoir et l’espérance du mieux-vivre.

Monsieur le Maire,

Trois ans se sont écoulés maintenant. Malheureusement les maux dont souffrait la commune que vous dénonciez souvent sous votre prédécesseur, ont résisté au temps et à votre pouvoir. Les voies d’accès sont restées inchangées. De tous les arrondissements de la commune, vous n’avez pas réussi en trois ans de pouvoir à améliorer leurs défectuosité et impraticabilité avancées. Pour vous défendre, vous diriez sans doute que le sol de Sèmè-Podji est hydromorphe. Toute la commune vous répliquera en cœur : argument fataliste !

Monsieur le Maire,

Que dire de l’insalubrité sous votre règne ? Vous le savez, la commune de Sèmè-Podji est d’une insalubrité monstrueuse . Les ordures défient tous les pronostics et ont pris d’assaut coins et recoins. Il y a nulle place dans la commune où les tas d’immondices ne sont rois. Votre pouvoir n’y peut certainement rien pour améliorer la situation. Votre silence face à un problème d’hygiène aussi grave, traduit clairement votre incapacité.

Monsieur le Maire,

Il y a plus grave. Vous ne me contrediriez point: les études sont loin d’être la seule distraction des jeunes de la commune de Sèmè-Podji. Les déscolarisés dont les rêves sont brisés et les espérances déçues se comptent par centaines. De même, la cohorte des sans métiers grossit dangereusement les rangs des délinquants qui n’ont plus peur de rien ni de personne.

Je voudrais vous inviter à observer lors de vos fréquentes sorties, le fleuve grouillant d’être humains qui sous l’emprise de l’alcool pullulent les rues et ruelles de la commune à la recherche d’une raison de vivre. Vous convenez avec moi que sur le plan de la valorisation du capital humain, vous avez échoué littéralement.

Monsieur le Maire,

Je ne vous apprends rien ! Depuis votre accession au pouvoir, la couche juvénile est laissée en rade. vous n’avez créé ni espaces verts, ni terrain de jeux encore moins de centres de lecture et de culture. Les écoles primaires manquent d’infrastructures minimum. Dans ces conditions, vous imaginez clairement que les limites de l’ignorance atteindront une proportion incontrôlée si vous restez encore plus longtemps indifférent.

Monsieur le Maire,

Je dois vous rappeler que c’est la somme de toutes les secondes perdues qui fait des mandats bâclés. Il urge donc que vous vous demandiez ce que vous avez fait des trois années de pouvoir que vous allez boucler en août prochain. Quel bilan exhiberez -vous au terme de votre mandat ? Vous savez que la honte tue plus vite que la maladie. Il est important de ne pas perdre de vue l’immense déception que vous incarnez à petit feu depuis votre élection.

Il n’y a pas de honte de démissionner de votre poste de maire, si vous vous rendez compte de votre incapacité à réussir et à faire émerger la commune de Sèmè-Podji. On aura compris et conclut avec Mariama BÂ que les rêves meurent en parcourant les âges.

Monsieur le Maire,

Dans l’espoir que vous percevrez cette lettre ouverte comme un miroir de votre gestion et non un nivellement, je vous prie d’accepter, ces réalités évoquées dans leur brusque laideur.

Sèmè Podji, le 22 mars 2018

Cédric Hounnou

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus