Financement des PME en Afrique: la recette de Lionel Zinsou pour plus d’accès

Dans une interview accordée au Magazine « Ecofinance hebdo », l’économiste et banquier d’affaire Franco-béninois, Lionel Zinsou s’est prononcé sur les difficultés d’accès au financement notamment dans le contexte africain où l’informel règne en maître et où le taux de crédit est particulièrement élevé.

Dans cette interview, l’ex président directeur général du fonds d’investissement Européen « PAI Partners » a exposé sur des apports de solutions à cette difficultés liées aux financement des petites et moyennes entreprises alors qu’il vient de procéder avec l’ex président de la banque africaine de développement, Donald Kaberuka au lancement de la banque d’affaire « Southbridge« .

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Pour Lionel Zinsou, ancien premier ministre du président Thomas Boni Yayi, le coût élevé du crédit est la conséquence de la rareté des financements par rapport au besoin existant notamment au niveau de l’agriculture familiale et au niveau des petits commerces. » On continue à travailler sur le volume de crédit et sur la concurrence entre les établissements de financement», a t-il mentionné. Selon lui, la démarche entreprise sur le volume du crédit a progressé depuis une dizaine d’années notamment sur le microcrédit qui est capital pour le secteur informel et pour les ménages.

Il reconnait néanmoins que cette avancée « est encore insuffisante ».

Selon lui, généralement quand on aborde la question du crédit pour l’Afrique, on voit toujours les dettes de l’Etat alors qu’il y a une statistique qui est plus importante que celle de la dette . L’ensemble des actifs financiers en Afrique représentent à peu près l’équivalent du Pib du continent. « Quand nous considérons la moyenne mondiale, les actifs financiers représentent 4 fois le Pib », a t-il indiqué.

Pour l’initiateur de la banque d’affaires « Southbridge », les entreprises sur les autres continents ont accès à des crédits pour pouvoir investir, mais ceci n’est vrai en Afrique que pour les très grandes entreprises. Pour Lionel Zinsou, le financement des fonds de roulement, est très important pour l’Afrique, notamment dans le domaine agricole qui représente le quart du Pib et absorbe la moitié de la population active. L’agriculture, selon lui, a besoin de fonds de roulement parce qu’elle est très souvent axée sur des cultures annuelles. Et parfois, dans le cas du palmier, de l’hévéa, du cacao, il faut attendre plusieurs années avant de voir les superficies en production. Toutes ces activités, qui sont des activités principales dans le monde entier, sont très peu financées en Afrique.

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Cela constitue pour le banquier d’affaire un paradoxe car estime t-il; on ne pourra avoir une croissance inclusive sans des petites et moyennes entreprises (Pme) capables d’obtenir des financements bancaires ou le petit agriculteur familial qui ne pourra petit à petit grandir, que si on débloque le volume et la concurrence dans le domaine des institutions financières.

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