Oeuvre de charité de la CEDEAO à Ouaga, mais de qui se moque cette organisation ?

La Cédéao se moque des africains. Offrir une somme de  130 millions de francs CFA aux victimes des attaques de Ouagadougou, c’est pour prouver quoi et à qui ?

La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), par la voix de son président de la commission, Jean-Claude Brou, a annoncé apporter son soutien aux victimes de la double attaque qui a touché le Burkina Faso jeudi et qui a fait 8 morts et 85 blessés. Elle a décidé de faire dont de 130 millions de francs pour soulager les victimes.

Un acte salutaire si le contexte était différent. En effet, il y a plusieurs mois les pays du Sahel ont décidé de prendre de la hauteur dans la lutte contre le terrorisme. Ainsi est née la force du G5 Sahel. Une force qui devrait pour ce que l’on sait, prendre en charge les défis socioéconomiques et sécuritaires de la sous-régionale et tenter de venir à bout des groupes terroristes qui ont envahi la région du Sahel et en ont fait une base arrière pour planifier leurs attaques dans les autres régions environnantes.

Cette force peine à entrer en service car elle est dans un manque de moyen financier pour tenir dans le temps. Une situation qui a conduit dernièrement à l’organisation à Bruxelles d’un sommet afin de récolter des fonds pour l’opérationnalisation effective et rapide de cette force anti-terroriste.  A aucun moment la Cédéao n’a levé le petit doigt pour apporter ne serait-ce qu’un petit million comme aide à la force qui compte pourtant en son sein trois pays (Mali, Burkina, Niger) membres de la communauté. Ajouté à cela, il s’agit d’une force qui, si elle réussit sa mission aura sécurisé une bonne partie de l’Afrique entière.

Une organisation « bidon »

C’est donc de l’hypocrisie pure que de venir faire preuve de charité ou encore de venir faire le « médecin après la mort » à Ouaga. Pourquoi ne pas jouer dans l’anticipation en aidant plutôt la force à combattre les terroristes. S’il fallait à chaque fois, distribuer de l’argent aux victimes de terrorisme, il faudra aller en arrière et se rappeler des victimes du café Aziz Istanbul à Ouagadougou ou encore de celles de Bamako, du nord Nigéria, du Niger ou de grand Bassam en Côte d’Ivoire.

C’est inconcevable qu’une solution pour la quiétude de toute l’Afrique soit proposée et que les organisations du continent ne puissent pas y participer, laissant les pays membres du G5 seuls devant la difficulté. Avec ce genre de comportement, comment les puissances occidentales ne considèreraient pas les pays africains comme des « pays de merde ».

Pourquoi fau-t-il que ce soit toujours l’Europe ou les occidentaux qui viennent régler les problèmes des africains ? La Cédéao vient encore une fois de prouver qu’elle n’est qu’un rassemblement de quelques dirigeants pour un but autre que le développement et l’épanouissement des peuples africains. Ceci est valable pour toutes les autres organisations régionales africaines qui ne font rien dans ce sens et qui attendent toujours l’Europe pour se voir dicter la feuille de route.

Un autre combat pour les panafricanistes

C’est dans ces combats que doivent s’inviter surtout les organisations panafricanistes et de lutte pour l’autodétermination de l’Afrique afin d’inciter les dirigeants à contribuer eux même aux initiatives d’ensemble visant à développer, sécuriser, défendre ou stabiliser le continent ou un état du continent.

Au lieu de s’attarder sur des faits et gestes de quelques présidents ou leaders, il serait souhaitable que ces organisations critiquent ces rassemblements de dirigeants africains qui ne servent pratiquement à rien sinon qu’à servir les intérêts de quelques uns d’entre eux et de leurs « maîtres », l’occident.

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