Polémique autour du concept sociale libérale : Moïse Kérékou apporte son éclairage

L’homme d’affaire béninois Sébastien Ajavon a créé ce samedi 24 mars 2018 son parti dénommé parti de l’union sociale libérale (USL). Une dénomination qui a suscité sur les réseaux sociaux des commentaires divers sur cette idéologie politique considérée pour les uns comme de l’utopie et pour les autres comme de l’arnaque politique.

Face à ces commentaires nourris, Moïse Kérékou a décidé d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale sur le concept de « sociale libérale » afin de corriger la confusion qui règne dans la tête de certaines personnes. A l’en croire, cette idéologie politique est une synthèse entre le socialisme et le libéralisme. Lire ci-dessous son opinion sur cette idéologie politique.

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Explication de Moïse Kérékou sur l’idéologie sociale libérale

Une extrême confusion règne depuis la création du Parti Union Sociale Libérale (USL). Je veux me donner le plaisir d’éclaircir les contours sémantiques du social-libéralisme et d’éclairer sur ce courant de pensées politiques. Le social-libéralisme est un courant de pensées politiques alliant les deux idéologies dont il se compose : le socialisme et le libéralisme.

Il tend à atténuer et à corriger les effets négatifs et pervers du libéralisme sauvage et du socialisme utopique. On peut dire qu’il fait la synthèse des deux idéologies. Le libéralisme est une idéologie de droite tandis-que le socialisme est une idéologie de gauche. Le social-libéralisme n’est pas une idéologie élaborée en tant que tel puisqu’il emprunte déjà de deux idéologies; on l’assimile plutôt à un courant centriste.

Le libéralisme prescrit la liberté économique et la non intervention de l’Etat. Il peut rapidement basculer vers l’ultra libéralisme, le capitalisme et l’individualisme. Quant au socialisme, il est fondé sur la propriété collective et l’intervention de l’Etat. Il peut aussi facilement basculer vers l’autoritarisme, le communisme et la dictature. Le social-libéralisme promeut la liberté économique encadrée par l’Etat garant la justice et de l’équité. Il s’accorde sur un minimum d’intervention de l’Etat. Le social-libéral veut s’assurer que dans la pratique gouvernementale, la liberté économique dont il est le promoteur ne se fera pas au détriment des couches sociales vulnérables et des libertés individuelles. Disons plutôt qu’il est contraint à adopter cette attitude par les masses populaires dans l’exercice du pouvoir d’Etat.

Le social-libéralisme se pose comme un rempart contre l’extrémisme des deux idéologies fondamentales. C’est un courant centriste. Plus précisément du centre droit. Il n’est pas à confondre avec la social-démocratie qui elle se réclame du centre gauche. Le social-libéralisme est le libéralisme humble qui reconnaît ses limites et accepte d’emprunter des idées du socialisme qu’il a combattu farouchement. Il a une forte dominance de libéralisme. Tandis-que la social-démocratie est le socialisme modéré qui reconnaît aussi ses limites ou son échec, et accepte d’emprunter des idées du libéralisme. Ici la dominance est le socialisme. Au figuré, on peut dire que les deux courants de pensées politiques sont des fils à papa qui tendent à se rapprocher, à se donner la main dans la pratique gouvernementale après les échecs qu’ont connu les pères: le libéralisme et le socialisme.

Pour finir je dirai que les contours sémantiques du social-libéralisme pourraient être mieux perçus si on utilisait plutôt en ces termes : libéralisme social. Ceux qui professent ce courant de pensées politiques sont des sociaux-libéraux ou plutôt des libéraux-sociaux. Autrement dit, des libéraux qui poursuivent leurs intérêts économiques tout en étant préoccupés par les questions sociales, par le bien-être social.

Moïse Tchando KEREKOU

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