RDC : 80% des congolais ne font plus confiance à leur président Joseph Kabila

Huit Congolais sur dix ont une opinion défavorable du président Joseph Kabila, mais près de sept sur dix ne pensent pas que le vote de décembre pour le remplacer sera juste, selon un sondage national publié vendredi.

L’enquête, menée le mois dernier par le Congo Research Group de l’Université de New York et la société de sondage congolaise BERCI, donne un aperçu de l’humeur nationale alors que les Congolais attendent de voir si Kabila se retirera après 17 ans au pouvoir. Les élections en République démocratique du Congo sont prévues pour le 23 décembre, deux ans après l’expiration officielle du mandat de M. Kabila. Mais Kabila, qui a succédé à son père assassiné en 2001, a refusé de s’engager publiquement à démissionner.

L’incertitude quant à ses intentions et la perspective d’un report du vote ont engendré une méfiance parmi les 80 millions de Congolais. Les forces de sécurité ont tué des dizaines de personnes lors des manifestations de rue contre l’extension du pouvoir présidentiel.

La crise politique a également contribué à l’augmentation de la violence des milices dans les régions frontalières de l’est du Congo avec le Rwanda et l’Ouganda, où des millions de personnes sont mortes de faim, de maladie et de conflits au début du siècle.

Le Congo Research Group est dirigé par Jason Stearns, un ancien enquêteur de l’ONU dans le pays. Plus de 1 000 citoyens congolais dans les 26 provinces ont été interrogés.

Problème de confiance

Lorsqu’on leur a demandé s’ils avaient une «bonne opinion, une mauvaise opinion ou aucune opinion du tout» de leur président, 80% ont dit qu’ils avaient une mauvaise opinion et 20% ont dit qu’ils avaient une bonne opinion. Dans une indication de l’effet polarisant de Kabila, zéro pour cent n’avait aucune opinion.

Les Congolais sont avides de changement, selon le sondage. Quatre-vingt-quinze pour cent des personnes interrogées ont déclaré qu’elles prévoyaient de voter en décembre et 64% ont déclaré qu’elles étaient optimistes quant à l’avenir du pays au cours des cinq prochaines années.

Le leader de l’opposition en exil, Moïse Katumbi, devrait être en tête du scrutin présidentiel avec 24% des voix, suivi par un autre leader de l’opposition, Felix Tshisekedi, avec 13% des voix. Le soutien de Katumbi a chuté de 38% lors d’un sondage réalisé par CRG et BERCI il y a un an. Les enquêteurs ont dit que cela pourrait être dû à son absence de deux ans du pays après avoir été accusé d’embaucher des mercenaires étrangers.

Pourtant, la plupart dans la vaste nation qui couvre une grande partie de l’Afrique centrale sont sceptiques quant au processus électoral. Soixante-neuf pour cent ont déclaré ne pas faire confiance à la commission électorale pour mener des «élections libres, équitables et transparentes», contre 54% l’année dernière.

La commission prévoit d’utiliser 100 000 machines à voter électroniques en décembre, une mesure qui, selon les dirigeants de l’opposition et les donateurs internationaux, pourrait augmenter le risque de fraude.

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