RDC – assassinat de Rossy Mukendi: 20 000 euros collectés pour la veuve et ses deux enfants

Le 27 février 2018, en République démocratique du Congo, une collecte de fonds été lancée pour les funérailles de Rossy Mukendi et pour soutenir les enfants et la femme de l’activiste. Organisée par la diaspora congolaise, plusieurs milliers d’euros ont été récoltés en quatre jours.

Selon BBC, ces donateurs veulent venir en aide à la famille de Rossy Mukendi, un manifestant anti Kabila abattu à Kinshasa, le 25 février dernier. Une initiative inédite qui a eu plus de 20 000 euros en quatre jours. Les fonds proviennent d’environs 900 donateurs.

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Pour la plupart, ils sont originaires de la République démocratique du Congo.

L’objectif est d’offrir des funérailles dignes à Rossy Mukendi.

C’est une initiative inédite tant par l’importance des fonds levés, que par la méthode utilisée : l’argent a été collecté via des plateformes de levée de fonds sur Internet, a précisé BBC.

Rossy Mukendi était un activiste, sportif médaillé d’or, licenciée en relations internationales et assistant d’enseignement au sein de l’Université pédagogique nationale (UPN), fondateur et premier conseiller du Mouvement Citoyen Collectif 2016 et référent du Comité Laïc de Coordination (CLC) à la paroisse Saint-Adrien de Kinshasa. Il était marié et père de deux enfants.

Mais, le dimanche 25 février à Kinshasa, Rossy Mukendi Tshimanga, a été froidement abattu par la police à balles réelles, en marge d’une marche de protestation anti-Kabila organisée par les catholiques. Il a été touché par deux balles alors qu’il fermait le portail de la paroisse Saint-Benoît de Kinshasa où s’étaient retranchés des centaines de fidèles de son doyenné qui fuyaient la répression policière.

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C’est une initiative inédite tant par l’importance des fonds levés, que par la méthode utilisée : l’argent a été collecté via des plateformes de levée de fonds sur Internet.

A l’origine de ce projet, Tania Lingosa, une congolaise vivant à Bruxelles. Elle considère que Rossy Mukendi, est mort en martyr de la lutte contre la dictature en République démocratique du Congo. Désormais, les initiateurs de cette collecte, envisagent de se constituer en association. Ils voudraient créer un fonds permanent pour aider les victimes de la répression qui s’abat sur les manifestants anti Kabila.

Rossy Mukendi avait été abattu dans l’enclos d’une église de Kinshasa, sous les caméras de smartphones de plusieurs témoins présents sur le lieu du drame. La police assure qu’il avait été atteint d’une balle en plastique. Une version contestée par la famille qui est convaincue que le jeune homme avait été touché par des balles réelles. Une autopsie a été réalisée sur le corps de la victime la semaine passée. Les résultats ont été transmis à la justice.

Dès le lendemain de cette bavure, le policier soupçonné d’avoir tiré sur ce manifestant, a été arrêté. Mais selon certaines sources, il ne s’agirait pas du responsable du coup tiré à bout portant ayant provoqué le décès de l’activiste. Ce policier attend toujours son procès.

En raison de ses activités de défense des droits humains, les autorités congolaises ont de nombreuses fois porté atteinte aux droits de M. Rossy Mukendi Tshimanga. Le 10 avril 2017, il avait été arrêté par des militaires lors d’une marche pacifique en faveur de la publication du calendrier électoral et placé en détention au secret au cachot du camp militaire Kokolo avant d’être libéré le 13 avril 2017. Il avait rapporté, à la suite de sa détention, avoir fait l’objet de menaces de mort, d’actes de torture et de mauvais traitements, destinés à le contraindre de mettre un terme à son engagement citoyen.

Il avait par la suite été de nouveau arrêté par la police le 17 mai 2017 avec 13 de ses collègues, lors d’une marche pacifique qu’ils avaient organisée, dans la commune de Ngaba (au sud de Kinshasa), pour réclamer la réhabilitation de l’avenue de l’Université et l’amélioration des services de fournitures d’eau et d’électricité. Alors que ses 13 collègues ont été libérés deux jours plus tard, M. Rossy Mukendi Tshimanga a été détenu au Service d’actions et de renseignements militaires (SARM, ex-DEMIAP) jusqu’au 16 juin 2017 sans droit de visite, d’assistance ou de conseil, et sans comparaître devant un juge.

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Le 28 juillet 2017, un avis de recherche a été lancé à son encontre au motif qu’il serait membre de la milice Kamwina Nsapu. Depuis lors, il était recherché par les services de sécurité congolais.

M. Rossy Mukendi Tshimanga recevait régulièrement des appels téléphoniques l’invitant à se rendre soit au Commissariat provincial de la police de Kinshasa, soit au Ministère de l’Intérieur, au sujet d’ »une communication le concernant ».

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