Rwanda : des pasteurs arrêtés pour opposition et obstruction à la fermeture de 700 églises

Six responsables religieux ont été arrêtés au Rwanda pour s‘être opposés à la fermeture de plus de 700 églises non conformes aux normes de sécurité et d’hygiène, récemment décidées par le gouvernement, a annoncé mardi la police locale, a rapporté voaafrique.

« Après la suspension d‘églises qui ne remplissaient pas les normes requises, certains leaders religieux ont commencé à tenir des rencontres illégales pour s’opposer et faire obstruction à la directive », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police rwandaise, Theos Badege.

« La police a commencé à enquêter pour trouver les cerveaux derrière cet acte illégal », a-t-il ajouté, précisant que six responsables d‘églises pentecôtistes, dont l‘évêque Innocent Rugagi, avaient ainsi été arrêtés.

Les autorités rwandaises avaient annoncé que 714 églises et une mosquée devaient fermer à compter du 1er mars dans Kigali, tant qu’elles ne seraient pas en conformité avec les normes de sécurité et d’hygiène.

Cette fermeture affecte surtout de petites églises pentecôtistes, qui, pour la plupart, ne rassemblent pas plus de quelques centaines de fidèles. Des responsables religieux avaient critiqué cette annonce, estimant que les autorités se montraient trop strictes.

Mi-février, les autorités rwandaises avaient annoncé que 714 églises et une mosquée devaient fermer à compter du 1er mars dans Kigali, tant qu’elles ne seraient pas en conformité avec les normes de sécurité et d’hygiène.

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Un représentant de l’Etat, qui coordonne les opérations, indique que certaines Eglises fonctionnent sans point d’eau ni toilettes ou qu’en l’absence de parking, les fidèles se garent au bord de la route, occasionnant des embouteillages.

Mais certaines Eglises fermées sont également accusées d’activités illégales, car elles n’ont pas obtenu les documents leur permettant d’exercer. Selon des sources de l’AFP, certains prédicateurs sont aussi dans le collimateur du gouvernement, car «ils duperaient les fidèles avec des sermons trompeurs».

Les réactions n’ont pas manqué de tomber. Le Forum des Eglises du district de Nyarugenge demande au gouvernement de donner plus de temps aux Eglises pour qu’elles puissent se mettre aux normes. Pour d’autres responsables chrétiens, l’Etat veut contrôler le message délivré par les Eglises. La Tribune Afrique relève qu’une nouvelle législation en préparation dans le pays ne devrait pas simplifier les choses: pour prêcher, il faudra avoir suivi des cours de théologie.

Au début des années 2000, les Eglises pentecôtistes, pullulent au Rwanda et attirent de plus en plus de fidèles, depuis la fin du génocide de 1994. Elles ont bénéficié d’un terreau avec la perte de prestige de l’Eglise catholique, due à sa proximité avec le régime hutu extrémiste ayant déclenché le génocide et à l’implication de prêtres et religieux dans les massacres qui firent en 100 jours quelque 800.000 morts, essentiellement dans la minorité tutsi.

Mais les autorités rwandaises ont commencé à surveiller ces nouvelles Eglises du coin de l’œil à cause de certaines pratiques peu orthodoxes et qui deviennent récurrentes au sein de certaines leaders de ces communautés.

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