« Qui sème le vent récolte la tempête… », l’adresse de Naomie Azaria à Talon

Face à la détermination des enseignants à maintenir leur mouvement de grève et à ne pas  reprendre le chemin des classes, le gouvernement du président Patrice Talon montre sa fermeté et brandit la menace de constater l’abandon de classe.

Face à cette position du gouvernement qui fait radicaliser celle des grévistes, Madame Naomie Azaria, un ancien ministre de l’ancien président Thomas Boni Yayi estime que ce qui se passe aujourd’hui n’est que le retour de l’ascenseur. Lire ci-dessous son analyse.

Naomie Azaria sur la décision de radier les enseignants grévistes:

Brandir l’argument d’une grève illégale jusqu’à menacer de radiation,
C’est malheureusement la nouvelle qui défraie la chronique depuis hier.
Nous avons encore la mémoire fraiche. Qu’il vous souvienne qu’il y a quelques années seulement, certains membres du gouvernement actuel et un groupuscule de personnes mal intentionnées, suffisamment éloquents et très habiles ont manipulé les populations, organisé et financé des marches de protestation à longueur de journée. Arborant leur couleur rouge, ils ont manipulé les populations et donné du fil à retordre au gouvernement d’alors, jusqu’à une paralysie totale de plusieurs secteurs de la société.

Remontant plus loin, nous pourrons évoquer le cas de l’année 2014, avec son lot de problèmes, qui s’acheminait vers une année blanche à cause d’une grève dévastatrice dans le secteur de l’éducation. Ces mêmes personnes ont également, toujours selon eux, lutté à la restauration des droits acquis et des libertés fondamentales.

Mais ils ont oublié que la roue tourne. Ils se sont malheureusement ou heureusement, retrouvés aujourd’hui de l’autre côté, et l’histoire s’est répétée. Qui sème le vent récolte la tempête dit t-on. Comme un effet boomerang, leur lancer leur est revenu intact. Mais en ayant soin de leur taper dans la figure. Crise économique, corruption, injustices, impunité, violation de la constitution, sont notre lot quotidien mais ils n’en sont guère inquiétés. Exaspérées, les populations ont fini par réagir. Denis DIDEROT pouvait dire: <<Sous quelque gouvernement que ce soit, la nature a posé des limites au malheur des peuples. Au delà de ces limites, c’est ou la mort, ou la fuite, ou la révolte>>. Cette révolte du peuple se traduit malheureusement par les grèves auxquelles nous assistons.

A en croire leur propos aujourd’hui, les grèves ne remplissent pas les conditions exigées. Mais j’ai envie de leur poser quelques questions. Si la grève est illégale, pourquoi le gouvernement a t-il entreprit une série de négociations avec les centrales et confédérations syndicales? Savaient-ils que la grève, dans les conditions que nous connaissons était illégale ? Savaient-ils que la radiation, qu’il brandissent aujourd’hui comme arme aurait pu être également utilisée contre eux avant d’avoir encouragé et financé les grèves qui ont créé toute sorte de problème au gouvernement d’alors ? Certainement pas. Sachez en tout cas que le peuple n’est pas dupe. Tôt ou tard, il finit toujours pas crier son ras-le-bol.

Naomie AZARIA HOUNHOUI

 

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