Affaire Skripal : 10 questions de Moscou à Paris sur son implication dans l’enquête

Dans une liste publique de 10 questions adressées le 31 mars aux autorités françaises, l’ambassade de Russie en France interroge Paris quant à l’assistance technique apportée à Londres, dans l’enquête sur l’affaire Sergueï Skripal.

L’ambassade de Russie en France a envoyé, le 31 mars aux autorités françaises, une liste de 10 questions, détaillées ci-dessous, afin de mettre en lumière leur implication dans l’enquête menée par le Royaume-Uni dans l’affaire de l’empoisonnement sur le sol britannique de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia.

  1. Sous quel motif la France a-t-elle été appelée à accorder une assistance technique dans l’enquête du Royaume-Uni sur l’incident à Salisbury ?
  2. La France a-t-elle envoyé une note officielle à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) concernant son implication dans la partie technique de l’enquête sur l’incident à Salisbury ?
  3. Quelles preuves le Royaume-Uni a-t-il transmises à la France dans le cadre technique de l’enquête ?
  4. Des spécialistes français ont-ils été présents lorsque des échantillons biologiques ont été prélevés sur Sergueï Skripal et Ioulia Skripal ?
  5. Des spécialistes français ont-ils étudié les échantillons biologiques prélevés sur Sergueï Skripal et Ioulia Skripal et, le cas échéant, dans quels laboratoires ces études ont-elles été menées ?
  6. Sur la base de quels éléments les spécialistes français ont-ils conclu dans cette affaire à l’utilisation de l’agent chimique de guerre de type Novitchok (selon la terminologie britannique) ou de ses analogues ?
  7. De quelle expertise dispose la France dans le domaine de l’étude des agents chimiques de guerre de ce type ou de ses analogues ?
  8. Sur la base de quels éléments (marqueurs) les spécialistes français ont-ils établi «l’origine russe» de la substance utilisée à Salisbury ?
  9. La France dispose-t-elle d’échantillons de contrôle de l’agent chimique de combat Novitchok (selon la terminologie britannique) ou de ses analogues ?
  10. Des échantillons de l’agent chimique de guerre de ce type ou ses analogues ont-ils été développés en France et, si oui, à quelles fins ?

14 questions à Londres

«Comment se fait-il que les médecins britanniques sur les lieux de l’incident avaient ces antidotes en leur possession ?»

Moscou, qui qualifie l’affaire de «fabriquée par le Royaume-Uni contre la Russie», a également envoyé une liste de 14 questions au ministère britannique des Affaires étrangères, exigeant que Londres révèle les détails de l’enquête, le 31 mars.

La Russie souhaite notamment comprendre pourquoi un accès consulaire aux deux citoyens russes empoisonnés lui a été refusé, et s’interroge sur les antidotes qui leur ont été administrés : «Comment se fait-il que les médecins britanniques sur les lieux de l’incident avaient ces antidotes en leur possession ?»

Sergueï Skripal et sa fille ont été retrouvés inconscients, sur un banc près d’un centre commercial à Salisbury le 4 mars. Dix jours plus tard, Londres a désigné Moscou comme responsable de cet empoisonnement. Le Royaume-Uni a alors décidé d’expulser 23 diplomates russes et annoncé le gel des relations bilatérales. La Russie, qui clame son innocence et accuse Londres de ne «pas vouloir entendre les réponses», a riposté en ordonnant l’expulsion de diplomates britanniques et la fin des activités du British Council sur son territoire.

Emboîtant le pas à Londres, une vingtaine d’Etats occidentaux dont la France ont annoncé l’expulsion de plus de 120 diplomates russes, les 26 et 27 mars. Dénonçant une «provocation», Moscou a répliqué par une réponse symétrique, expulsant notamment quatre diplomates français et 60 diplomates américains.

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