Bénin : assaut de la police sur les coins de vente de boissons fortes à Hêvié

Hêvié ! Arrondissement de la commune d’Abomey calavi. Nous sommes le dimanche 22 Avril 2018, il est 23h. Une horde de policiers armés jusqu’aux dents prend d’assaut les réputés « Chez Dadjè », ces baraquements de fortunes où l’on sert du « sodabi » et qui, en majorité, sont tenus par des ressortissants du Mono et du Couffo. Et débuta un démantèlement d’une rare violence qui n’a rien à envier aux descentes musclées dans les ghettos où traînent les divorcés sociaux des grandes villes du Bénin.

Pendant plusieurs heures, tenanciers et clients ont broyé du noir. La loi du plus fort a régné à Hêvié. Ça a cassé, matraqué, flagellé, blessé. Bref, un vrai carnage ! Les cris des oiseaux nocturnes se sont perdus dans le charivari créé par la débandade, les hurlements, les jurons, les plaintes… Après l’opération de force, le constat est là. Des commerces détruits, des pères de famille humiliés, des sources de revenues anéanties et le comble, une communauté stigmatisée.

Interrogés sur les raisons qui ont motivé cette intervention, les éléments de la police républicaine de Hêvié auraient déclaré avoir agi sur ordre du chef d’arrondissement de Hêvié afin de maîtriser la flopée d’individus de moralité douteuse qui se dope dans ces lieux avant d’aller commettre leurs forfaitures. Chose étrange, seuls les espaces occupés par les ressortissants du pays « Adjas » ont connu le triste sort.

Les tensions se font vives à Hêvié et le risque d’affrontements entre la communauté Adja et les autochtones s’accroît. Pour ce qu’ils considèrent comme un coup monté sous fond d’injustice, les « Adjanous » de Hêvié veulent des explications et un dédommagement à la hauteur des dommages causés.

Rappelons qu’aucun préavis, qu’aucun ultimatum, qu’aucune mise en garde et qu’aucune sommation n’a été adressé avant l’opération. Les autorités compétentes, le maire de la commune de Calavi et le préfet de l’Atlantique en l’occurrence, sont donc tenus de contenter les uns et les autres afin de préserver la paix sociale dans leur localité.

Comlan Hugues Sossoukpè

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus