Bénin – Chaîne des transports maritimes : imbroglio dans l’acconage à la Sobemap

Investie par des acteurs privés, la chaîne béninoise des transports maritimes ferait perdre, chaque année au pays, des centaines de milliards de francs cfa. Une perte qui serait due un imbroglio dans la gestion de l’acconage à la Société béninoise de manutention portuaire (Sobemap).

Créée le 27 mars 1969, la Sobemap a pour vocation d’exécuter au port de Cotonou les opérations d’acconage, de manutention, et bien d’autres activités afférentes. Mais depuis quelques années, elle semble dérober à sa mission d’acconage. Dans un entretien accordé à la rédaction de « Bénin Web Tv » le 29 mars 2018 à Cotonou, Didier Abel Djivo, spécialiste du système portuaire béninois, a relevé l’imbroglio qui caractérise la gestion de l’acconage à la Sobemap depuis plus de 20 ans.

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« Le Bénin compte sur sa chaîne des transports maritimes des chargeurs, des transporteurs internes, des transitaires, des douaniers, des consignataires, des assureurs, des manutentionnaires, des acconiers. Mais il y a une très grande incohérence qui court au Bénin depuis une vingtaine d’année portant sur la confusion totale que font les gens entre le métier de manutention et celui d’acconier », a fait savoir Didier Abel Djivo.

Selon lui, l’acconage, conformément aux dispositions de la loi, comprend l’ensemble des opérations juridiques et matérielles qui impliquent la prise en charge, la délivrance, la manutention et la garde des marchandises. « Un manutentionnaire en République du Bénin est celui-là, qui ne fait jamais de la prise en charge, qui ne garde pas les marchandises. Il n’est pas dépositaire des marchandises, contrairement à l’acconier », a-t-il précisé.

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Des explications de Didier Abel Djivo, il ressort que l’ouverture du secteur d’acconage au privé il y a 20 ans a entrainé le saucissonnage du secteur par des groupes étrangers. « Les navires MAERSK LINE par exemple sont traités par le groupe COMAN, les navires SMTC sont traités par le groupe SMTC, le groupe Bolloré traite ses navires… La façade de négociation que nous avons au Bénin à savoir la SOBEMAP (…) concède des parties d’acconage à ces structures qui n’ont aucun agrément », a-t-il déploré.

A en croire Didier Abel Djivo, la Sobemap a aujourd’hui perdu tous les conteneurs MAERSK LINE, tous les conteneurs SMTC, tous les conteneurs du groupe Bolloré ainsi que tous les véhicules du groupe Grimaldi. « La chaine béninoise des transports maritimes est malade de ses hommes, de ses institutions, de ses mécanismes et procédures… Je défie quiconque pourra dire le contraire de ce que le Bénin n’est pas grugé dans le domaine de l’acconage », a-t-il fait savoir.

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En 2009, Didier Abel Djivo avait saisi la justice béninoise pour que le Bénin, notamment la Sobemap soit rétablie dans ses droits d’exercice de l’acconage en République du Bénin. Mais depuis  plus de neuf  (09) ans, le dossier est toujours sur la table des juges administratifs de la Cour suprême.

En attendant le verdict de la justice, Didier Abel Djivo propose tout de même que chacun des maillons de la chaîne soit revu aussi bien dans leur profondeur que dans leur pertinence. Aussi, a-t-il invité le président Talon à se conformer à la directive 04-2008 CM UEMOA portant sur le cadre institutionnel du sous-secteur maritime en créant le ministère de l’économie maritime.

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