Bénin – Concept de la rupture : Boni Yayi y croyait vraiment

Deux ans après avoir laissé le pouvoir, l’ancien Président de la République Boni Yayi exprime la déception créée en lui par son successeur. Selon les propos de ce dernier, le chantre de la « rupture » et du « nouveau départ » avait au-delà de tout suscité un espoir en lui. Dans un message adressé au peuple béninois ce dimanche 15 avril 2018, l’homme du changement et de la refondation a fait savoir qu’il s’attendait à ce que la rupture promise puisse mieux faire que lui. « Au terme de mon mandat constitutionnel au sommet de l’Etat, je m’attendais naturellement à plus de consensus, valeur constitutionnelle dans la gestion des affaires de notre cité commune », a-t-il affirmé.

Boni Yayi reconnait que tout n’a pas été rose avec ses 10 ans de gestion. Il fallait donc une alternance démocratique digne du nom pour sauvegarder les acquis et corriger les imperfections. Et comme un bon démocrate, il s’est plié au choix du peuple pour espérer un lendemain meilleur pour le Bénin. « A aucun moment je n’ai cru que tout était parfait sous moi. C’est évident et la Palice en dirait autant. Faire mieux que mon administration, c’est le sens de toute alternance démocratique. Autrement, cette alternance serait piégée. », a-t-il déclaré. Deux ans après, Boni Yayi fait le triste constat que l’alternance dont il rêvait pour son peuple est loin d’être ce qui se passe actuellement.

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Toutefois, l’ancien Président n’occulte pas sa responsabilité de l’état actuel du pays. Il va même au-delà de son passage à la tête du pays et va plusieurs années en arrière. Mais il croyait vraiment que la rupture promise par Patrice Talon allait mieux faire. Malheureusement, Boni Yayi constate que les bases de cette « rupture » sont faussées et risquent de plonger le pays dans la ligne rouge au lieu de favoriser son émergence. « Notre responsabilité est partagée dans ce qui nous arrive. La surprise est que la rupture promise ne rassure plus le peuple. Le concept est génial mais la pratique sociale a déjà abouti à une crise de confiance en notre sein. Gouvernement – institutions – société civile – jeunes – femmes – travailleurs, peuple, etc. », a-t-il déploré.

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Face à ce constat, Boni Yayi s’est joint à d’autres personnalités politiques du pays dont Nicéphore Soglo, Albert Tévoédjrè, Sébastien Ajavon, sans oublier les forces politiques de l’opposition pour appeler le Chef de l’Etat à se mettre véritablement au service du peuple. Pour aider le Président de la République à finir en beauté les trois ans restants, ils ont fait des propositions à l’endroit du gouvernement.

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