Bénin – Conclave de Djeffa : le non-respect des décisions de la Cour par Patrice Talon au cœur des débats

La fronde socio-politique que traverse le  Bénin, ne laisse indifférents ni les acteurs politiques, ni la société civile encore moins les responsables religieux qui se sont réunis ce samedi 14 avril 2018 à Djèffa pour une journée de réflexion sur la crise socio-politique qui gangrène le Bénin à l’ère du « Nouveau Départ ».

A l’issue de ce conclave qui a connu notamment la présence de l’ancien président Nicéphore Dieudonné Soglo, l’ancien président Thomas Boni Yayi, et l’ancien médiateur de la République, le professeur Albert Tévoédjrè, neuf maux qui caractérisent la gouvernance du président en exercice Patrice Athanasse Guillaume Talon, ont été diagnostiqués. Ils ont aussi et surtout, mis un accent particulier, sur la soude oreille dont fait preuve le Président Patrice Talon face au respect de la constitution béninoise chèrement acquise au soir de la conférence des forces vives de la nation.

[su_heading size= »17″]A (re) lire aussi : Bénin – Conclave de Djèffa : Déclaration finale de la Coalition Pour la Défense de la Démocratie au Bénin [/su_heading]

A en croire leur déclaration : « la Constitution qui est le Contrat social qui lie tous les citoyens de ce pays, est attaquée de front par celui-là même chargé par serment, de la Garantir et de la Protéger. Par ses déclarations et actes quotidiens, le Président de la République affirme s’opposer aux Décisions de la Cour Constitutionnelle, la plus haute Juridiction constitutionnelle de notre pays et véritable clé de voûte de notre Constitution qu’il se refuse systématiquement à exécuter».

Le dernier cas en date selon le conclave, est la non application de la décision DCC 17-262 faisant injonction au Parlement de désigner ses représentants au COS-LEPI au plus tard le 21 décembre 2017 et d’installer le COS-LEPI au plus tard le 29 décembre 2017. A en croire la déclaration finale issue dudit conclave, la plupart des pays en guerre en Afrique sont ceux qui gèrent mal entre autres les conflits post-électoraux lesquels conflits naissent pour l’essentiel de la mauvaise gestion des listes électorales et le refus par le Gouvernement du Président Patrice TALON en complicité avec l’Assemblée Nationale d’installer le COS-LEPI en vue de l’apurement de la liste électorale permanente informatisée (LEPI), est une porte ouverte à cette dangereuse perspective.

Aucun patriote démocrate ne peut accepter cette posture. La Cour constitutionnelle a rappelé dans sa décision que la LEPI a une validité de dix ans et court de 2011 à 2021. Nous devons donc tous nous mobiliser pour qu’elle soit actualisée pour éviter des crises postélectorales.

Pour cette coalition, le Gouvernement a l’obligation de garantir un processus électoral transparent, équitable, consensuel car dans notre pays, le consensus a une valeur constitutionnelle ainsi que l’a souvent rappelé la jurisprudence constante de la Cour constitutionnelle. « Pour ce faire donc, il urge d’installer sans délai le COS-LEPI conformément à la loi 2013-06 du 25 novembre 2013 portant Code électoral en République du Bénin, et la décision DCC 17-262 de la Cour Constitutionnelle » ont-il déclaré.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus