Bénin : entre fronde sociale et cybercriminalité, Adrien Hougbédji se prononce avec inquiétude

Comme il est de coutume à l’occasion de l’ouverture d’une session ordinaire de l’assemblée nationale, le président du parlement  prononce son allocution d’ouverture. Adrien Houngbédji n’a pas manqué à la tradition et dans sont discours il s’est attardé sur deux sujets majeurs et d’actualités. La crise sociale et la recrudescence des « crimes crapuleux, dits rituels ». Le président de l’assemblée nationale n’y est pas allé par quatre chemins.

Pour Adrien Houngbédji,  relatif au bras de fer que mènent avec hargne et détermination syndicats et gouvernement depuis des mois, « la Représentation Nationale ne saurait rester indifférente face à cette situation aux conséquences désastreuses sur l’économie et l’équilibre social ». Le président de l’Assemblée National béninois a attiré l’attention des deux protagonistes sur l’urgence de la poursuite du dialogue entre eux pour une « une baisse significative de la tension, voire un règlement définitif de la crise. »

Il a, par cette occasion, adressé un message « particulier » aux responsables syndicaux à qui il demande de faire preuve de « patriotisme ». Une demande qui dans le fond serait un appel à faire des concessions pour que les différents secteurs de la justice, la santé et l’éducation, soient libérés de cette paralysie dans laquelle elle végète depuis plusieurs semaines déjà. Il a aussi fait comprendre aux travailleurs en grève que son institution pourrait tenir compte de leur sens de patriotisme lors de l’examen prochain de la loi sur l’encadrement du droit de grève.

« L’Assemblée Nationale, pour sa part, jouera sa partition dans le sens de l’encadrement du droit de grève et de la prévention des conflits. Lorsqu’elle aura à examiner de nouveau les textes remis en cause par la Cour Constitutionnelle, elle adoptera la méthode participative, pour tenter d’arriver à des règles consensuelles», a déclaré Houngbédji.

Toutefois, le président du parlement a donné quelques petites leçons de sagesse au gouvernement  béninois en lui montrant un chemin qu’il faudrait emprunter pour réussir son projet de développement du pays, projet que ce dernier dit porter à cœur.  « Une Nation qui aspire au développement et au bien-être de ses citoyens doit savoir concilier l’équilibre entre le droit des uns et les obligations des autres », a-t-il dit.

D’un problème à un autre : la cybercriminalité

Adrien Houngbédji, le président de l’Assemblée National du Bénin, s’est aussi prononcé sur la recrudescence de ce qu’il a appelé « crimes crapuleux », ces assassinats d’êtres humains pour des rituels dans le simple but de s’enrichir facilement et rapidement.

Depuis un moment ces crimes rituels ont connu une flambée dans le pays et, pour la plupart des cas, impliquaient des cybercriminels. Pour Houngbédji, « Ces crimes jettent le discrédit sur notre pays et font lourdement peser la peur au sein de l’opinion publique, sans oublier leur impact sur le tourisme. » Il dénonce avec la dernière rigueur cet état de chose et invite donc « le Gouvernement à prendre des mesures idoines, pour rassurer notre peuple qui vit dans la psychose et le désarroi. »

Le « Hagbê » national a lancé un vibrant appel au nom de son institution à la police républicaine pour mettre hors d’état de nuire, tous ceux qui s’adonnent à ces pratiques criminelles. « Tout doit être mis en œuvre pour que les auteurs et les commanditaires de tels actes soient identifiés et punis sans ménagement conformément aux textes en vigueur » à-t-il martelé.

Toutefois, la deuxième personnalité du pays a tenu à « rendre un hommage à nos forces de la Police républicaine pour leur détermination à endiguer le mal », tout en rappelant aux béninois « qu’il leur revient de dénoncer aux structures compétentes, les comportements suspects de leur entourage » car, soutien t-il, « la sécurité est l’affaire de chacun et de tous».

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