Bénin – intimidation avec des fétiches et cercueils dans les protestations: une infraction punissable

Les forces occultes s’invitent de plus en plus dans les mouvements d’humeur et de protestation des agents du service public.

L’usage de fétiches ou de cercueils, symbole de la mort s’impose de plus en plus  dans les mouvement de protestations.En effet, les mouvements de grève sont souvent marqués ces derniers temps par l’érection de fétiches devant les établissements et les services de l’administration publique.

C’est ainsi que le lundi 12 mars 2018, responsables académiques et apprenants ont découvert avec stupéfaction l’érection de fétiches devant le bloc administratif du collège de « Lobogo » et à la devanture dudit collège.

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Selon les indiscrétions, cet acte aurait été posé pour protester contre l’arrivée d’un nouveau directeur en remplacement de l’ancien limogé par le ministre de tutelle pour son implication dans les mouvements de débrayages.

Le collège d’enseignement général de « Doutou », toujours dans le département du Mono, a fait les frais de la même pratique où des élèves ont miné le collège avec des fétiches pour, selon quelques témoignages, empêcher l’arrivée d’un nouveau censeur.

Le 30 mars 2018, au ministère de l’enseignement maternel et primaire, les enseignants réunis dans l’Intersyndicale de la Maternelle et du Primaire (IMP) en poste dans les départements du Plateau et de l’Ouémé ont fait une marche en direction du ministère pour crier une fois encore leur ras-le-bol. Mais cette fois-ci, ils n’y étaient pas seuls. Ils ont mis à contribution des fétiches pour mieux exprimer leur colère.

Face à cet armement mystique, les autorités du ministère qui devaient recevoir leur motion n’ont eu d’autres attitudes que de vider les lieux pour éviter de subir les sortilèges des grévistes qui estiment qu’ils sont désormais prêts à tout.

Un acte condamnable 

Ce comportement qui prend de l’ampleur  et qui n’est ni plus ni moins qu’une intimidation ou une menace exercée sur des autorités investies de missions publiques doit être découragée très tôt par les puissances publiques.

La menace  est l’expression d’un projet nuisible contre l’intégrité d’une personne publique. ou contre ses biens. Autrement dit, il s’agit d’un acte d’intimidation consistant, pour une personne, à inspirer à une autre la crainte d’un mal projeté contre sa personne, sa famille ou ses biens. Bien qu’il existe plusieurs formes de menaces, il faut retenir dans tous les cas que  les menaces sont des infractions punies par la loi.

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Celui qui oriente un fétiche contre son prochain n’est pas très différent de celui qui pointe son couteau sur un individu; les deux actes constituent une menace passible de sanction. Dans un pays comme le Bénin où les autorités n’ont pas le sens de l’anticipation et laissent s’installer les vices avant de passer à la répression, il urge d’interdire l’usage des fétiches dans les mouvements de protestation au risque de se surprendre un jour de voir les « égun gun » et les « zangbéto »  investir les rues pour soutenir les travailleurs en lutte.

Si la liberté de grève est reconnue par la constitution, cette liberté ne doit pas céder place à l’anarchie. Les mouvements de grève ne doivent pas prendre toutes les formes car cette arme ne doit pas constituer une menace qui pèse sur la vie des autres.

 

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