Bénin: pour la première fois, Kemi Séba critique la gouvernance de Patrice TAlon

Le franco-béninois  Kemi Séba reconnu pour ses  luttes panafricaines à la tête de l’ONG Urgences panafricanistes, s’est prononcé sur la gestion du port autonome de Cotonou confiée depuis le 04 avril 2018, à une entreprise belge.

C’est à travers un communiqué posté sur sa page Facebook ce vendredi 13 avril 2018, que l’activiste politique Kemi Séba, a exprimé son indignation en déplorant la décision du gouvernement du « Nouveau Départ », qui, suivant le contrat de délégation signé entre le port d’Anvers et le gouvernement béninois, a confié la gestion du port autonome de Cotonou au belge, Christiaan de Block.

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A en croire le président de l’ONG Urgences panafricanistes, il existe une infinité de profils béninois, et plus largement africains, qui auraient pu mener à bien la gestion du port autonome de Cotonou qu’une équipe occidentale et plus précisément belge.

« Il ne viendrait pas à l’idée du gouvernement belge (ou quelconque gouvernement occidental) de confier la direction de leur port autonome à des béninois ou des africains », lit-on dans le communiqué.

Pour Kemi Seba, la conscience africaine doit ôter de sa tête, le complexe d’infériorité, qui arrière l’Afrique depuis des jours. Il est donc temps pour les africains, de prendre leur destin en main et ne plus faire recours à d’autres entités qu’à eux-mêmes. Pourquoi alors nous sentons nous obligés d’avoir recours à d’autres entités que nous-mêmes pour prendre en charge notre destinée ? Pourquoi encore ce satané complexe d’infériorité ? S’interroge Kemi Seba.

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Tout en souhaitant à ce que la détermination du président Patrice Talon ne soit pas arrêtée au seuil de son bureau, le président de l’ONG Urgences panafricanistes a pour finir, rappeler que l’ONG Urgences Panafricanistes n’appartient à aucun camp de l’opposition ni à celui du pouvoir.

[COMMUNIQUÉ SUR LA GESTION DU PORT AUTONOME DE COTONOU CONFIEE À UNE ENTREPRISE BELGE]

« C’est avec amertume que nous apprenons qu’en plein début de 21ème siècle, le gouvernement béninois, composé de personnes pourtant intelligentes et en pleine possession de leurs moyens, se sente dans l’obligation de confier la gestion Ô combien stratégique de la direction et de l’administration du port de Cotonou à une équipe occidentale et plus précisément belge, alors qu’il existe une infinité de profils béninois , et plus largement africains , qui auraient pu mener à bien cette tâche.

Il ne viendrait pas à l’idée du gouvernement belge (ou quelconque gouvernement occidental) de confier la direction de leur port autonome à des béninois ou des africains. À la limite, seule la gestion du balai et du ménage sur le port (et encore) serait confiée par les occidentaux aux membres de notre peuple. Pourquoi alors nous sentons nous obligés d’avoir recours à d’autres entités que nous-mêmes pour prendre en charge notre destinée ? Pourquoi encore ce satané complexe d’infériorité ?
Le président Patrice Talon a été élu à la tête du Bénin car il apparaissait aux yeux du peuple bien plus souverainiste que le pion (avéré) de la Françafrique Lionel Zinsou.

Le président Talon ne peut pas et ne doit pas oublier qu’il a été élu en s’appuyant sur une base d’électeurs foncièrement patriotes.

Le président Talon est la preuve même que l’ont peut-être un entrepreneur africain avisé et que, de facto, ce domaine n’est en rien le monopole des autres peuples. Que la foi qu’il a eue en lui-même pour devenir ce qu’il est (sa détermination peut servir en soi à beaucoup, même si par ailleurs l’ultralibéralisme demeure à nos yeux une plaie) ne s’arrête pas à la porte de son bureau. Mais qu’elle soit transmise à son équipe gouvernementale, et qu’elle permette à cette dernière de croire en son peuple. Car dans les faits, nul ne pourra blâmer l’Occident de ne pas croire en l’Afrique si les africains ne croient pas en eux-mêmes.

Rappelons par la même occasion qu’Urgences Panafricanistes est un mouvement citoyen n’appartenant ni au camp de l’opposition ni à celui du pouvoir. Nous sommes des vigiles volontaires de la société civile. Les calculs politiciens ne nous intéressent pas. Seule la souveraineté du Bénin et plus globalement de l’Afrique nous préoccupent. »

Kemi Seba

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