Bénin – Réforme du système partisan : un « faux » soutien de la classe politique à Patrice Talon ?

La réforme du système partisan s’est révélée comme l’un des chantiers phares des deux ans de gestion du Nouveau Départ. Un chantier qui a eu le mérite de recevoir l’assentiment de la classe politique malgré les réserves qu’émettent les acteurs de l’opposition. Même l’ex Président Boni Yayi a invité les FCBE à s’engager sur cette voie.

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L’objectif principal visé dans cette réforme selon les explications du Chef de l’Etat et celles de la deuxième personnalité de l’Etat c’est de « réformer la vie des partis politiques et en arriver à leur réduction maximale ». Ceci contraint donc les partis politiques à aller vers de grands regroupements politiques. Un objectif qui visiblement semble avoir l’assentiment des acteurs politiques qui sont d’accord qu’il est temps d’aller à la réduction du nombre de partis politiques dans le pays.

Pendant que Robert Dossou émet des réserves et prophétise l’échec de la réforme, l’assemblée nationale s’affaire pour sa concrétisation. « Cette réforme est une négation totale et tend à tordre le coup à l’option du régime de déclaration qui relève des libertés publiques. », avait lancé l’ancien Président de la Cour Constitutionnelle.

Le double jeu de la classe politique

Derrière ces vagues de soutien, se trouvent des actes,  propos et surtout les aspects de l’histoire de certaines formations politiques qui vont en contradictions avec la finalité de ladite reforme. Le PRD par exemple, serait-il véritablement prêt à disparaître au profit d’un grand regroupement ? Cette question est aussi valable pour les autres partis politiques qui semblent donner leur avis favorable à la réforme.

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Paradoxalement c’est dans l’entourage du Chef de l’Etat que le doute s’installe. Le Président Adrien Houngbédji qui, à chaque occasion, ne cesse de démontrer son accord à la réforme, mais qui dans le même temps affirme que le PRD ne disparaîtra pas. Le député Louis Vlavonou de l’Union fait la Nation dans ses dernières sorties médiatiques a fait savoir que le Bloc de la majorité parlementaire (BMP) soutenant le Chef de l’Etat n’est pas dans la logique d’aller aux élections législatives en rang serré. Les partis politiques composant le BMP iront aux élections chacun de son côté a fait savoir l’honorable. Des propos qui suscitent des interrogations. Comment souhaiter aller à un grand regroupement s’ils ne peuvent s’entendre pour cette bataille ? Le faire serait quand même une preuve de leur sincérité à porter plus haut la réforme du système partisan.

L’autre aspect qui met à mal cette réforme, c’est la création presque tous les jours, de partis, mouvement et coalition politiques. Les acteurs politiques dans son ensemble est d’accord sur le fait qu’il faut désormais moins de formations politiques, mais dans le même temps sont à la base de la création tous azimuts de ce que certains parmi eux appellent « clubs politiques ».

La réforme à l’épreuve des intérêts inavoués des acteurs politiques

L’expérience de l’Union fait la Nation (Un) en matière de grands regroupements politiques a montré que les formations politiques au Bénin disposant chacune son idéologie, sa vision ne s’associent que par circonstance lorsque leurs intérêts deviennent momentanément communs. L’Un est née en 2009 pour éjecter Boni Yayi du pourvoir, les FCBE en 2006 pour soutenir son Président d’honneur au cours de ses dix ans de gestion. Après les dix ans, c’est la débandade, chacun a pris le chemin qui mène à ses intérêts.

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La réforme en cours, au-delà d’une simple alliance, prône une fusion des partis politiques. La grande question ici est de savoir si les partis qui, dans une simple alliance, n’arrivent pas à tenir, pourront-ils réussir une fusion qui implique la disparition de leur existence ?

Autant d’éléments qui jettent de discrédit sur la sincérité des acteurs politiques soutenant la réforme. Tout porte à croire qu’ils sont obligés de montrer dans une face qu’ils soutiennent Patrice Talon dans cette réforme, mais en réalité dans une autre face cachée, démontrent leur désaccord quant à la concrétisation de cette réforme.

Néanmoins, le processus est enclenché et suit son coup avec l’appui de ces mêmes acteurs politiques. Les masques tomberont certainement lorsqu’il sera question pour les députés de voter le projet de loi sur la réforme du système partisan.

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