Bénin – Sécurité routière : des radars ou un canular ?

Le Bénin fait partie des rares pays africains à se doter de radars SafetyCamera Systems, un matériel de haute technologie, pour lutter contre les infractions d’excès de vitesse sur les axes routiers notamment dans les grandes villes du pays. Si pour certains citoyens béninois, cette initiative du gouvernement est à saluer, pour d’autres, elle n’est que pure distraction.

Le 30 mars 2018, le Directeur général de la Police républicaine, Nazaire Hounnonkpè, a procédé à la remise de lots de radars mobiles à la Direction départementale de la police républicaine du département du Mono. Quelques jours plus tard, le 04 avril 2017, c’est le tour du Directeur de la Sécurité Publique de la Police Républicaine de procéder à la remise de matériels de contrôle de vitesse au Préfet du département du Littoral, Modeste Toboula. L’objectif est de lutter contre les excès de vitesse et de réduire les accidents de circulation.

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Cette nouvelle mesure du gouvernement Talon ne laisse pas indifférents certains citoyens béninois. Pour les uns, sous l’impulsion du président Talon, le Bénin est de plus en plus au rendez de la modernisation. « Après l’Afrique du Sud et le Maroc, le Bénin est le troisième pays africain à se doter de cette technologie (les radars SafetyCamera Systems – ndlr) pour mettre de l’ordre sur les axes routiers de notre pays… C’est une initiative noble à saluer et à encourager », a soutenu Gilbert, fonctionnaire béninois résidant à Cotonou.

Pour Léandre, opérateur économique à Abomey-Calavi, le gouvernement béninois est à côté de la plaque. Il s’explique : « Quand vous circulez dans les villes du Bénin comme Abomey-Calavi ou Cotonou, combien de panneaux de limitation de vitesse vous voyez sur les axes routiers ? (…) Déjà, les policiers peinent à réguler correctement la circulation à nos différents carrefours où les feux tricolores font défaut et au lieu de pallier cela, le gouvernement se permet le luxe d’engager les ressources de l’Etat dans des initiatives budgétivores… ».

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Sydney, pour sa part, se préoccupe du mécanisme d’opérationnalisation de cette nouvelle mesure du gouvernement Talon. En effet, il a estimé que le Bénin, à l’instar des pays comme le Maroc ou l’Afrique du Sud, ne remplisse pas encore les conditions nécessaires pour l’utilisation des radars SafetyCamera Systems, encore moins des caméras de surveillance sur les grands carrefours de la ville comme annoncé par le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia.

« Il est connu de tous les spécialistes de la sécurité routière qu’on ne peut efficacement lutter contre les excès de vitesse et autres infractions sur la route sans un système numérique de gestion  des coordonnées des données des usagers de la route et des infractions signalées par les radars et les caméras de surveillances. Peut-être avec le Ravip (Recensement administratif à vocation d’identification de la population – ndlr) en cours d’élaboration on y arrivera mais à l’étape actuelle, mettre des radars sur nos routes n’est que pur canular », a indiqué Sydney, ingénieur des systèmes numériques.

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