Interview de Dônklam Abalo sur la DW : « Il n’y a pas à parler de revanche ni de vengeance dans la création de l’USL »

Dônklam Abalo, responsable en charge de la communication et de l’information de la formation politique Union sociale libérale était sur la radio DW ce mercredi.

Dans cet entretien exclusif, l’homme s’est prononcé sur les réels mobiles de la création, par Sébastien Germain Ajavon, de son parti politique dénommé USL. Il a également clarifié le regroupement ou l’alliance nouée avec les anciens Présidents de la république qui ont d’ailleurs opté pour le respect des décisions de la Cour constitutionnelle et le respect des règles démocratiques dans le pays. Nous vous proposons l’intégralité de cet entretien réalisé par nos confrères de la DW-Français.

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 DW: Que dites-vous sur les deux ans de gestion du Président Talon ?

Dônklam Abalo: Rien de grand n’a été fait dans notre pays depuis deux ans. Vous auriez compris que la plupart des aspirations ont été trahies et que le Président demande encore aux Béninois de se patienter et de garder leur mal en patience pour quelques années encore. Après deux ans, nous n’avons pas assisté à la relance de l’économie, des emplois n’ont pas été créés et c’est important de le marteler et l’USL le martèle fortement.

L’USL est lancée par Sébastien Germain Ajavon, un autre opérateur économique. Est-ce qu’il ferait mieux que Patrice Talon qui est lui aussi du même secteur ?

Voyez-vous. Ce n’est pas parce que vous êtes dans la même activité que vous avez les mêmes valeurs. Il faut tenir compte du parcours de chacun. Ce qu’ils ont en commun, Sébastien Germain Ajavon et Patrice Talon, c’est qu’ils sont des opérateurs économiques. Mais chacun fait au Bénin et dans le monde, comment chacun a pu prospérer dans ce qu’il fait dans son secteur d’activité. Voilà donc quelqu’un qui, avec la richesse qu’il a pu accumuler par le fruit de son travail, a développé un mécanisme de redistribution de ses richesses à travers sa fondation. Donc par cette fondation, il a réalisé beaucoup d’œuvres sociales depuis bientôt sept (7) ans aujourd’hui au Bénin. Monsieur Sébastien Germain Ajavon a fait des œuvres sociales dans tout le pays. Avant d’être Président de la République, Patrice Talon ne compte pas à son actif des œuvres sociales et ça aussi, on peut vous le dire.

Beaucoup de Béninois s’inquiètent par ailleurs de voir un parti naître d’un règlement de compte. Est-ce que Sébastien Germain Ajavon lancerait un parti politique s’il ne s’était pas brouillé avec Patrice Talon pour qui il avait appelé en 2016 à voter au second tour ?

 Non. De toutes les façons, monsieur Sébastien Germain Ajavon, en étant candidat à l’élection présidentielle est déjà en politique. Et donc, lancer un parti politique, c’est formaliser son existence, son appartenance politique. Donc, il n’y a pas à dire ou à parler de revanche ou de vengeance. Nous entendons beaucoup, ce genre d’argument mais puisque ce n’est pas interdit d’avoir un parti politique, je ne vois pas pourquoi on va parler de vengeance, non, pas du tout.

On a vu qu’aussitôt né, le parti USL est déjà en contact, en coalition avec des anciens présidents Nicéphore Soglo, Boni Yayi qui est le prédécesseur direct de l’actuel Président Patrice Talon. Est-ce que cette coalition ne présente pas un risque pour un nouveau parti qui vient de naître ?

 Non. Vous ne pensez pas qu’on crée un parti politique pour s’isoler. Lorsque votre maison brûle, vous utilisez toutes les eaux que vous avez à portée de main. Qu’elle soit usée, boueuse ou qu’elle soit propre, l’essentiel est d’abord d’éteindre le feu. Ils se sont mis ensemble pour constater d’abord qu’il y a conflit d’intérêt dans le pays, pour constater qu’il y a non-respect des décisions de la Cour constitutionnelle. On s’est mis ensemble pour porter loin notre voix. C’est tout.

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