Le Swaziland n’existe plus, bienvenue au pays des Swazis, l’eSwatini (Photos)

C’est le dernier caprice du roi du Swaziland, Mswati III. Il a décidé brusquement et sans concertation de changer le nom de son pays en eSwatini. Une manière de marquer le cinquantième anniversaire de l’indépendance en revenant au nom d’avant la colonisation. Mais ce n’est sûrement pas cela qui va ramener la prospérité dans ce modeste Etat.

C’est un tout petit pays de 17.000 km², sans accès à la mer, coincé entre deux géants: l’Afrique du Sud et le Mozambique. 1,3 million d’habitants y vivent, dont un très grand nombre sous le seuil de pauvreté. En fait, les trois-quarts des habitants disposent de moins de deux dollars par jour pour survivre, alors que le chômage touche 40% de la population. Pour couronner le tout, le taux de prévalence du VIH est le plus élevé du monde.

Et pendant ce temps, un personnage fantasque, dictateur improbable, est assis sur une fortune personnelle estimée à 76 millions d’euros. Il a été couronné en 1986, il n’avait alors que 18 ans. Depuis, Mswati III règne en monarque absolu, interdisant tout parti politique. Les députés doivent être acceptés par le roi avant de pouvoir siéger.

Parmi ses autres prérogatives, le roi est polygame et s’est marié quatorze fois. Chaque épouse dispose de son propre palais et de la suite qui va avec! C’est au cours de la fête annuelle des Roseaux que le roi peut choisir une nouvelle épouse. Cérémonie surréaliste, durant laquelle des centaines de jeunes filles vierges dansent en l’honneur de leur roi, véritable divinité vivante.

Une monarchie absolue qui ne fait pourtant pas l’unanimité. «En avril 2011 et avril 2012, des manifestations appelant au départ du roi ont été durement réprimées» rappelle l’OBS. En quête de popularité, le roi a donc décidé de rebaptisé son pays. Le Swaziland, nom donné par le colonisateur britannique, devient eSwatini qui signifie la même chose (pays des Swazis) mais en langue swati et non en anglais. Un choix qui devrait obtenir le soutien de la population, souvent heurtée par le maintien du nom anglais de son pays.

Contrairement à d’autres pays, ici il n’y a pas eu de changement de nom à l’indépendance. Un oubli que Mswati III voulait visiblement réparer. «Nous voyons bien ici le style autocratique du roi Mswati», a ainsi dénoncé Alvit Dlamini, dirigeant du Congrès national de libération Ngwane. Un parti politique qui, comme tous les autres, n’est pas autorisé à participer aux élections. Selon Alvit Dlamini, le roi doit consulter la population et ne peut changer de nom à sa guise.

On ne sait pas si cela relève de la Constitution ou… du vœu pieux. Mais selon le Congrès des syndicats du Swaziland cité par l’AFP, «le Parlement doit maintenant entamer la procédure d’amendement de la Constitution». On ne sait pas non plus quand l’usage du nouveau nom sera appliqué.

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