Lynchage de « gay-man » au Togo: de l’ignorance ou une pure « bêtise » des togolais?

Depuis quelques jours, dans la capitale togolaise, on assiste à des  vindictes populaires et de façon répétée  selon la presse locale du pays.

Les togolais sur les réseaux sociaux racontent leur désir et leur plaisir à lyncher à mort des présumés cybercriminels béninois sous prétexte qu’ils s’en sont pris à eux ou à leurs enfants ; se référant au fait qu’au Bénin, c’est la recrudescence des crimes rituels qui a incité les autorités à lancer la chasse aux « gay-man », individus dont certains sont liés de près ou de loin avec ces crimes rituels.

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Et si la cybercriminalité est un crime reconnu par tous comme tel, se mettre aussi à tuer des êtres humains pour cette  raison alors qu’il existe, jusqu’au jugement,  la présomption d’innocence est tout aussi mal que toute autre forme de crime. Il n’y a nulle part ailleurs, des sociétés d’humains où des règles ne soient établies dans le sens du respect de l’intégrité de la personne humaine. Ce que font les togolais sort donc de l’entendement ; se mettre à assassiner ou se prévaloir de le faire à tous les ressortissants béninois qu’ils suspectent de s’adonner à la cybercriminalité est tout simplement ahurissant et inconcevable pour les autorités de ce pays, celles du Bénin et les populations béninoises. Un tour sur les  fora sociaux togolais et vous tombez des nus face à la  virilité des commentaires et l’apologie du mal fait par les uns et les autres.

L’inaction des autorités 

Cependant, depuis le développement dramatique de cette affaire dite des « gay-man », aucune de ces autorités ne s’est prononcée pour tout au moins dénoncer ces actes odieux des populations togolaises qui commencent à friser la purge ; si ce n’est l’intervention plutôt  du directeur général de la police républicaine du Bénin ce dimanche. Une sortie plus diplomatique que technique puisque les médias togolais avaient pourtant bien précisé qu’il s’agissait des présumés cybercriminels béninois. Mais le patron des flics béninois a manqué  de condamner l’acte dans son ensemble.

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Les faits sont là et les citoyens béninois vivant au Togo sont exposés avec des populations togolaises carrément « ignorantes » et ne faisant preuve d’aucune humanité ni de discernement dans leur jugement relatif au phénomène de la cybercriminalité. Et contre toute attente, aucune voix officielle au Togo ne s’est levée pour dénoncer la gravité des faits. Le ministre de l’intérieur par exemple, devrait déjà s’insurger publiquement contre ces actes d’agression qui n’ont rien à faire avec les  fameux crimes rituels, et diligenter une enquête rigoureuse pour trouver et mettre hors d’état de nuire, ces  nouveaux magistrats de rue qui empestent le diable.  Il faudrait donc que Yark Damehane, le ministre togolais de l’intérieur fasse son travail qui n’est pas seulement de réprimer des manifestations mais aussi d’assurer la sécurité de toute personne vivant sur le territoire du Togo.

 

Les responsabilités doivent donc être situées et les coupables de ces ignominies doivent être traduits en justice pour que ces crimes ne restent pas impunis. En tout état de cause, les conséquences de ces tueries, si elles se poursuivaient, pourraient ne pas plaire ni aux uns, ni aux autres et cela pourrait aller jusqu’à engendrer une crise diplomatique et surtout entacher les relations de bon voisinage qu’entretiennent ces deux pays.

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