Mali : Entre défis sécuritaires et élections présidentielles de juillet 2018

« Des soldats de la Minusma attaqués, des dizaines de morts presque toutes les semaines dans des attaques terroristes au nord du pays, des exécutions sommaires de prisonniers par l’armée malienne, affrontements entre des factions dissidentes, des Assassinats de journalistes étrangers à Kidal… ».

Tels sont les échos qui proviennent chaque semaine du Mali. A trois mois du scrutin présidentiel de Juillet 2018 qui consacrera le successeur du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), élu en 2013. Entre opérations militaires françaises et contexte sécuritaire précaire, l’ancien Soudan-Français se prépare à grand pas au scrutin.

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S’il est vrai que des facteurs endogènes – les luttes pour l’indépendance du Nord-Mali menées par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA)- et exogènes- la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011 et le développement d’Aqmi au Sahel, ont joué un rôle notable dans la situation sécuritaire instable du pays, il est plus que primordiale que, connaissant les causes, les dispositions soient prises pour recréer un climat de stabilité dans le pays. Tout comme dans certains pays du Moyen-Orient (Irak, Syrie), les Puissances militaires occidentales sont présentes au Mali et combattent le terrorisme depuis la montée en puissance des groupes djihadistes. Toutefois, l’organisation de la prochaine présidentielle de juillet 2018 suscite des préoccupations.

Une situation sécuritaire précaire à l’approche du scrutin présidentiel

A trois mois de la présidentielle, c’est surtout la situation sécuritaire dans le Nord qui inquiète les autorités maliennes.  Les analystes  et observateurs politiques  pensent pour la plupart que la prochaine  présidentielle de juillet de 2018, aura lieu dans « un contexte sécuritaire très défavorable ». En effet, les divisions entre les leaders du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui réclament la création d’un Etat touarègue indépendant ne sont pas de nature à favoriser un  vote pacifique.  Notons que les désaccords entre groupes armés, après les accords d’Alger sont aussi les grands défis sécuritaires que doivent relever les institutions en charge de l’élection.  « Un scrutin présidentiel dans un contexte sécuritaire précaire dans le Nord du pays aurait d’impacts tant sur la tenue de cette consultation que sur les résultats du scrutin. Aussi, les enjeux géopolitiques de cette présidentielle sont énormes tant au Mali que dans la région du Sahel.»

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Malgré « l’Opération Barkhane » lancée par la France dans la région du Sahel avec des bases arrières au Mali, et qui vise à lutter contre le terrorisme, et la dernière potion magique le « G5 Sahel » n’ont point émoussé l’ardeur  des  groupes terroristes. La montée du terrorisme va sans cesse grandissante avec l’existence de plusieurs groupes djihadistes comme le Mujao, Ansar-dine, et  Al-Miraboutine, fragilisant la sécurité de l’Etat malien à l’approche du scrutin présidentiel.  Toutefois, les autorités maliennes n’ont cessé de prendre d’importantes mesures  dans la région Nord du pays pour améliorer les conditions sécuritaires. Dans une interview accordée au journal Le Monde Afrique en février 2018, Ousmane Sy, ancien  ministre de la décentralisation et des collectivités territoriales et secrétaire général à la présidence malienne, explique qu’ « En 2018, on est en train d’aller à une élection dans un pays où les conditions sont pires qu’en 2013 ». Il ajoute que si « Aujourd’hui, les cercles où les conditions de réalisation du scrutin sont réunies en termes de logistique, de maîtrise du territoire par l’administration, pour que les gens puissent battre campagne et acheminer le matériel électoral, sont moindres.»

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Aussi, la  résurgence de la question touarègue en générale, et son rapport plus récent avec les événements qui se sont produits en Libye en 2011, tout comme le Coup d’Etat du 22 mars 2012, la question des groupes terroristes et  l’acuité de plus en plus avérée des enjeux sécuritaires de ce scrutin présidentiel, ont très vite donné une dimension sahélo saharienne à la crise malienne.

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