RD Congo : un prêtre catholique tué d’une balle dans la tête

Un prêtre catholique a été tué dimanche par de présumés miliciens dans un village de la région troublée de l’est de la République démocratique du Congo, après avoir dit une messe, a appris l’AFP de source religieuse.

« L’abbé Étienne Sengiyumva, curé de la paroisse de Kitchanga, a été tué ce dimanche par les Maï-Maï Nyatura, à Kyahemba où il a célébré la grande messe de baptême et un mariage », a déclaré à l’AFP l’abbé Louis de Gonzague Nzabanita, vicaire général du diocèse de Goma dans la province du Nord-Kivu.

Les « Maï-Maï » (groupe d’auto-défense) Nyatura sont supposés défendre les Hutus rwandophones du Nord-Kivu.

Âgé de 38 ans, l’abbé Sengiyumva avait « partagé un repas avec les chrétiens et c’est juste après qu’on lui a logé une balle dans la tête » alors qu’il se préparait à retourner à Goma, a expliqué le vicaire général, ajoutant que le corps du défunt était encore à Kitchanga.

Kyahemba est une localité du territoire de Masisi située à 87 km au sud-ouest de Goma, capitale du Nord-Kivu, contrôlée par les miliciens Nyatura, en l’absence de toute présence policière et de l’armée congolaise.

La conférence épiscopale nationale de la République démocratique du Congo (Cenco) a exigé lundi l’ouverture d’une enquête.

« La Cenco condamne avec force cet assassinat », souligne le communiqué qui « exige une enquête afin de retrouver les auteurs de ce crime et de les traduire en justice conformément aux lois de la République démocratique du Congo ».La Cenco se dit « consternée », estimant que « l’Eglise catholique en République démocratique du Congo continue à payer un lourd tribut à l’insécurité qui règne dans le pays alors qu’elle ne travaille que pour le bien de la Nation ».

 

Deuxième assassinat de prêtre

En proie à la guerre puis à l’activité des groupes armés depuis 23 ans, le Nord-Kivu enregistre une reprise des violences depuis fin 2016-début 2017.

Vendredi, un autre prêtre, l’abbé Célestin Ngango, enlevé par des hommes armés non identifiés, a été libéré contre rançon dans le territoire voisin de Rutshuru où trois autres civils enlevés ont été exécutés par leurs ravisseurs.

Une équipe de Médecins sans frontières (MSF) affirme traiter une moyenne de 57 cas de violences sexuelles par mois dans le territoire de Masisi, contre 23 en 2017.

Pour les deux Kivus, 106 meurtres, 80 enlèvements et 52 accrochages entre belligérants ont été enregistrés en février d’après le « Baromètre sécuritaire » tenu par les experts du Groupe d’études sur le Congo (GEC) de l’Université de New York.

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