20 milliards au creux de la vague : Patrice Talon doit taper dans la fourmilière

A l’image de l’affaire de placement illicite d’argent à la BIBE, de vol de riz destiné aux élèves et de détournement des fonds complémentaires à la sécurité publique, le chef de l’Etat a le devoir historique de faire toute la lumière sur les vingt milliards engloutis dans la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Sans quoi, la lutte contre l’impunité serait un leurre.

Au détour de sa visite à l’Elysée le 05 mars 2018 dernier, Patrice Talon a clairement affiché sa volonté de lutter contre la corruption et l’impunité. Le premier magistrat a reconnu avoir contribué à la mauvaise gouvernance et veut réparer pour que le Bénin renoue avec la performance économique. Un mois plutôt, c’est-à-dire le 07 février 2018, Il a rassuré la conférence épiscopale de sa volonté de redorer le blason de l’administration béninoise.

Autrement dit, la lutte contre ce fléau qui gangrène notre économie depuis des lustres doit être sans état d’âme. C’est pourquoi, il ne doit pas avoir froid aux yeux en livrant tous les cadres et personnalités politiques y compris celles de son entourage immédiat dont la responsabilité est établie dans la construction du nouveau siège du Parlement. Vingt milliard du contribuable béninois sont partis en fumée puisque l’Etat, va encore débourser vingt-deux milliards pour achever les travaux. Des députés conseillent de démolir l’immeuble en construction au regard des dysfonctionnements qui ont caractérisés le processus et d’identifier un autre site devant abriter leur siège. Et comme dans l’affaire de vol de riz où des directeurs d’école ont été déchargés sans aucune forme de procès ou le dossier de placement d’argent de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à la Banque internationale du Bénin (BIBE) ayant conduit Laurent Mètongnon et consorts en prison, Patrice Talon doit être impartial en confirmant sa volonté inébranlable de lutter contre l’impunité.

Récemment encore, vingt-sept policiers et gendarmes ont été épinglés pour mauvaise gestion des fonds additionnels alloués aux unités de sécurité publique et radiés de la fonction publique. C’est un signal fort qui prouve que la lutte contre la corruption est sans complaisance. Mais on se demande si Patrice Talon pourrait taper cette fois-ci dans la fourmilière pour livrer à la justice les mis en cause et non les menus fretins dans ce scandale de vingt-milliards partagés entre copains. Dans le cas contraire, le chef de l’Etat donnera raison à ceux qui disent que la lutte contre la corruption sous la rupture est sélective.

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