Afghanistan – Indignation internationale : une dizaine de journalistes tués dans des attentats suicides

Au moins 37 personnes, dont dix journalistes, sont mortes lundi 30 avril en Afghanistan dans une série d’attentats meurtriers à Kaboul et dans le sud du pays.

Un double attentat suicide a frappé la capitale tôt lundi, faisant au moins 25 morts dont le chef photographe de l’AFP à Kaboul, Shah Marai. Huit autres journalistes ont également été tués lors de la deuxième déflagration au milieu des reporters. Il a été suivi par un autre attentat suicide à Kandahar (sud) qui a tué onze enfants, et par le meurtre par balles d’un reporter afghan de la BBC en langue pachtoue à Khost, dans le sud-est de l’Afghanistan. Le double attentat de Kaboul a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), qui a dénoncé dans un communiqué les « apostats des forces de sécurité et des médias ». Les deux explosions ont fait au moins 25 morts et 49 blessés selon le ministère de l’Intérieur.

L’organisation Reporters sans Frontières (RSF) et le Centre des journalistes d’Afghanistan (AJC) ont recensé neuf journalistes tués, dont Shah Marai, chef photographe du bureau de l’AFP à Kaboul. « Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière (contre des journalistes, ndlr) depuis la chute des talibans en décembre 2001 », souligne RSF dans un communiqué. Il « visait sciemment la presse », estime l’ONG. La première attaque visait apparemment le siège des services de renseignements afghans, le NDS, cible récurrente des insurgés.

L’indignation était générale au sein de la communauté internationale après ctte journée noire vécue lundi par la presse en Afghanistan. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a fait part de son « indignation » après le double attentat, qui a également fait 49 blessés.

« Le ciblage délibéré de journalistes dans cette attaque souligne une fois de plus les risques que les professionnels des médias prennent en accomplissant leur travail essentiel », a-t-il affirmé.

Les insurgés de l’Etat islamique ont revendiqué ces attaques. Ces attaques surviennent alors que les talibans ont officiellement lancé mercredi leur offensive de printemps, rejetant ainsi implicitement de récents appels du gouvernement afghan à entamer des négociations de paix. Kaboul est devenue selon l’ONU l’endroit le plus dangereux d’Afghanistan pour les civils, avec depuis un an une recrudescence des attentats d’ampleur, généralement perpétrés par des kamikazes et tour à tour revendiqués par les talibans ou le groupe Etat islamique.

Ainsi, les attaques visant délibérément les civils ont fait deux fois plus de victimes sur les trois premiers mois de 2018 – 763 tués, 1.495 blessés – que pour la même période de 2017. La dernière en date dans la capitale, le dimanche 22 avril, a fait près de 60 morts et 20 blessés dans un quartier à majorité chiite.

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