Concours de plaidoirie: « une première dame sert-elle encore à quelque chose ?»

La première session du concours de plaidoirie des jeunes avocats du Bénin s’est déroulée dans la grande salle ‘’G’’ du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Ce concours s’inscrit dans le cadre des activités de l’Union des Jeunes Avocats du Bénin (Ujab) qui organise chaque année judiciaire deux concours de plaidoirie à l’intention de ses membres.

Me Nicole Yèdé est désignée première de la phase de sélection de la première session du concours de plaidoirie édition 2018, par le Jury avec une moyenne de 16,53/20. Elle est suivie respectivement de Maîtres Jacques Codjo, Pierre Mèhoué et Marie-José Gnonhoué.

«Une première dame sert-elle encore à quelque chose?» et «Faut-il exécuter le Roi Béhanzin», étaient les deux thèmes au choix des quatre candidats. A la deuxième interrogation, les candidats Pierre Mèhoué et Jacques Codjo ont tous deux répondu par la négative. A en croire leurs plaidoiries, l’on ne peut en aucun cas exécuter le roi Béhanzin pour ce qu’il représente à l’humanité. Exécuter ce digne fils du Dahomey, c’est effacer de la mémoire collective, les rudes combats qu’il a menées contre les colons pour la préservation de la paix au Bénin et la défense des terres de nos aïeux dahoméens. Ce serait une trahison du peuple de vouloir exécuter le roi Béhanzin, plaide le candidat Jacques Codjo. Ce qui est d’ailleurs confirmé par son challenger Pierre Mèhoué qui persiste et signe que le Roi doit être plutôt célébré, magnifié au regard et de son parcours élogieux et des sacrifices consentis pour dire non à la colonisation.

Quant à la première interrogation, celle de savoir si la première dame sert encore à quelque chose, les avis sont divergents. Si le candidat Marie-José Gnonhoué estime que la première dame est encore utile, sa consœur Nicole Yèdé prend le contrepied et démontre qu’elle ne sert plus à rien. Elle pense que c’est un statut qui ne valorise pas la femme. Mieux, les pays sous-développés comme le Bénin n’en ont pas vraiment besoin. Car elle ne sert qu’à des dépenses fastueuses pour son pays.

«Si derrière un grand homme, se trouve une grande femme, il faudrait que cette femme assume pleinement de rester dans l’ombre pour faire briller son mari», plaide-t-elle. «Que deviennent les fondations qu’elles créent à la fin du règne ?», s’interroge-t-elle avant de souligner qu’on n’a pas besoin de devenir première dame avant de faire des œuvres caritatives comme c’est souvent le cas sous nos cieux.

Au terme de la sélection, le Président de l’Ujab, Raoul Placide Houngbédji, a exprimé toute sa reconnaissance aux membres du jury, ainsi qu’à tous les participants constitués d’avocats et autres curieux. Les quatre candidats sont maintenus pour la phase finale du concours qui aura lieu le 08 juin prochain dans la même salle. Et les trois premiers seront primés par l’Ujab.

Pour la finale, deux thèmes sont également retenus: «Prendre la parole, est-ce prendre le pouvoir?», et «L’histoire a-t-elle toujours raison?». Il est à signaler que la deuxième session du concours de plaidoirie est prévue pour le mois d’août dans le cadre de la Semaine du Jeune Avocat.

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