Bénin – Fin de la grève : réaction de l’association des parents d’élèves et d’étudiants

Après quatre mois de grève, les enseignants décident de reprendre le chemin de l’école sans pour autant avoir satisfaction à leurs revendications. L’Union Nationale des Associations des Parents d’élèves et d’étudiants du Bénin (UNAPEEB) pense que cette reprise des activités académiques est précaire et ne sera pas sans répercutions. A  travers une déclaration rendue public ce lundi 07 mai 2018, elle a exprimé ses inquiétudes et a appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités. Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration.

UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS DES PARENTS D’ELEVES ET D’ETUDIANTS DU BENIN (UNAPEEB)

Enregistrée sous le n° 2004/0409 DEP-ATL-LITT/SG/SAG-Assoc  du 15 septembre 2004, publiée au JORB,

UNE ANNEE BLANCHE QUI NE DIT PAS SON NOM !

Nous venons d’apprendre avec satisfaction mêlée d’angoisse  que le mouvement de grève est suspendu et que les activités pédagogiques reprennent demain, mardi 08 mai 2018. Car une reprise des activités pédagogiques dans les conditions que le pouvoir du Président Patrice TALON impose aux enseignants, est une reprise dans une ambiance d’année blanche qui ne dit pas son nom !

En effet, après près de quatre mois de grève pour des revendications très claires et légitimes, que le pouvoir n’ait pu donner satisfaction à la moindre de ces revendications et que, suite à des répressions morales : défalcations des salaires pour fait de grève et leur saisie pendant des semaines …, des pressions sur certains responsables syndicaux, il soit arrivé à faire reprendre les cours, n’est que ruse. Cela montre bien le caractère précaire de cette reprise d’activités puisque les causes des grèves ne sont pas effacées.

De l’enseignant, démotivé et meurtri, qui reprend le chemin de l’école dans les conditions ci-dessus évoquées, on n’y tirera rien. Il n’a pas le cœur au travail et ne pourra donc pas préparer les cours et les dispenser correctement. Il le fera comme tout le monde peut l’imaginer (du travail bâclé !). A moins que, comme sous la colonisation, le gouvernement engage des chefs de chantier qui surveillent les enseignants, cravache ou fouet à la main. Et même là encore, le résultat n’est pas garanti. De ce début du mois de mai à fin juin, il est demandé aux enseignants de faire deux ou trois devoirs plus des interrogations écrites puisqu’ils n’ont fait qu’un seul devoir ou deux, dans le meilleur des cas, avant le déclenchement des mouvements de grève. La chose est donc impossible ! Le pouvoir du Président Patrice TALON a opté pour sacrifier la jeunesse studieuse et détruire son avenir. A la fin de l’année scolaire, le constat sera très amer : des apprenants finiront l’année scolaire avec beaucoup de tares qu’ils traineront tout le reste de leur parcours scolaire ; ceux qui sont candidats aux examens de fin d’année sont dans l’angoisse et les sacrifices consentis par les parents d’élèves et d’étudiants iraient à l’eau ainsi que tous les efforts des élèves et étudiants.

 Parents d’élèves et d’étudiants du Bénin,

La catastrophe est là parce que le Président de la République  ne veut pas écouter le peuple qui l’a élu. Oui ! La catastrophe est là parce que le Président Patrice TALON n’a voulu résoudre aucune des revendications des enseignants mais il les a augmentées d’une nouvelle en défalquant illégalement les salaires des enseignants pour fait de grève.

Parents d’élèves et d’étudiants du Bénin, nous avons une mission en direction aussi bien des enseignants que du Président Patrice TALON. Aux côtés des enseignants, les parents doivent être présents et les accompagner pour amoindrir leur choc psychologique et moral afin qu’ils assistent leurs apprenants. Au niveau du gouvernement et du Président Patrice TALON, les parents doivent chercher les voies et moyens pour arriver à faire fléchir leur volonté de ne pas céder devant les enseignants afin que la satisfaction des revendications de ces derniers soit amorcée avant la rentrée académique prochaine pour que nous n’assistions pas à la reprise des mouvements de grève.

Le Président Patrice TALON doit écouter les parents d’élèves et d’étudiants pour que la ruine de l’Ecole s’arrête car, sans école, pas de développement comme tout le monde se plait à le chanter sous tous les tons !

Cotonou, le 07 avril 2018

Pour le Bureau Exécutif National de l’UNAPEEB,

Le Président,
Paul K. KOUDOUKPO

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