Bénin : « Nouveau record d’incompétence à l’aéroport international de Cotonou »

Depuis ma tendre enfance, j’ai toujours été fasciné par notre incapacité collective à nous projeter dans l’avenir et à agir en conséquence. Que ce soit en terme d’infrastructures, de réformes, de lois nous sommes incapables de penser grand, de penser loin, d’anticiper tout simplement.

En construisant l’aéroport international de Cotonou, on a jugé utile de faire un minuscule parking parce qu’on a estimé que la population béninoise n’allait jamais croître, que les gens n’achèteraient jamais beaucoup de voitures, qu’on pourrait toujours jongler indéfiniment avec ce petit espace qui possède une seule entrée et une seule sortie. Pendant plus de 20ans ce petit manège a duré. Nous en sommes même arrivés depuis plusieurs années à utiliser l’entrée du parking comme « sortie » officieuse quand la sortie officielle est congestionnée. Brillant n’est-ce pas ?

Dans le souci de faciliter l’accès et la sortie du minuscule parking, nous avons décidé d’innover. Quel beau mot : INNOVER. Ce mot a une connotation spéciale partout dans le monde sauf chez nous. Chez nous, quand on te parle d’innovation tu retiens d’abord ton souffle et tu attends de voir ce qu’ils ont encore fabriqué. J’en ai, une nouvelle fois, eu la preuve avant-hier et hier à l’aéroport international de Cotonou.

Désormais à l’aéroport de Cotonou, pour sortir du parking il faut aller payer ses frais , à pied dans un guichet, avant de remonter dans son véhicule garé sur le parking et de se diriger vers la sortie. Jusque là tout va bien. C’est nouveau pour certains mais c’est comme ça que ça se passe dans plusieurs autres pays et ça se passe très bien d’ailleurs.

Le problème c’est qu’on est au Bénin et je vous ai dit plus haut que quand on parle d’innovation au Bénin, il faut d’abord retenir son souffle et attendre de voir ce qu’ils ont encore fabriqué. Dans notre souci d’innover, nous avons jugé utile, adéquat, malin, intelligent, brillant, de n’offrir qu’un seul guichet. Oui vous m’avez bien lu : UN SEUL GUICHET.

Pour sortir du parking il faut donc aller à pied, faire le rang devant ce GUICHET UNIQUE, pour payer tes frais en même temps que 50 ou 60 personnes. Imaginez un peu la scène. Le drame c’est que la saison pluvieuse pointe le bout de son nez et dans nos « prévisions » nous avons également jugé malin de mettre une bâche de 2m X 4m devant le guichet pour « protéger » 50-60 personnes (voire plus) qui viendraient payer leurs frais en même temps. Superbe n’est-ce pas ?

Si je comprends bien, vous voulez vraiment nous faire croire que des gens se sont assis, ont réfléchi et sont arrivés à la conclusion qu’UN SEUL GUICHET suffirait à servir convenablement et rapidement 50-60 personnes (voire plus). Vous voulez vraiment nous faire croire que des cadres, des hauts gradés, des diplômés, des pères de famille béninois se sont assis et ont pondu ce processus absurde.  Vous voulez nous faire croire que personne parmi eux n’a trouvé ça stupide ? Personne n’a anticipé que ce serait pire que la méthode archaïque qui existait déjà et nous peinait tant. Personne. Wow !

Au moment où j’écris ceci, il est 3h35 du matin. Après avoir passé plus de 15minutes dans le rang pour payer, Ça fait plus de 30 minutes que je suis immobile dans le rang des véhicules qui essayent de sortir du parking. Immobile parce que entre ceux qui rentrent dans le rang sans payer leurs frais au préalable, ceux qui se font sortir du rang pour aller payer à pied au guichet et ceux qui coupent anarchiquement pour rentrer dans la file, bah bien évidemment le rang n’avance pas. Inacceptable. C’est tout simplement inacceptable qu’on nous impose un service aussi nul en 2018.

C’est toujours le désordre dans l’aéroport et à la sortie du parking de l’aéroport. Pourquoi faut-il que ce soit toujours comme ça ? Elles voyagent pourtant. Ces personnes chargées de gérer et faciliter l’accès à notre aéroport voyagent pourtant, elles voyagent énormément. Elles voient comment les choses se passent ailleurs mais quand il s’agit de revenir implémenter ces mêmes procédés chez nous, elles sont incapables de le faire. Même copier les autres on est incapable de faire. À quoi servent les diplômes et les costumes quand on manque cruellement de bon sens ? A rien. Absolument rien.

Et comme d’habitude on a aucun moyen de donner directement nos avis d’usagers aux responsables de cette aberration afin « d’améliorer » ce nouveau désordre sans nom qu’on nous impose. Nous voilà donc encore une fois obligés de passer par internet, le seul canal que nous possédions, pour nous plaindre de ce « service » exécrable.

Une opinion de Shamir MG.

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