Bénin: parole d’oracle, une chronique de Constantin Amoussou

Arrêter le cinéma des PAG ailleurs…

On l’avait lancé tout feu tout flamme un jour de décembre 2016. Une jolie mise en scène réglée comme du papier à musique à laquelle le moindre écho n’aura pas été le vote unanime, semaines suivantes, d’un budget de deux mille (2.000) milliards; pas davantage que les quelques promenades munies de maquettes triomphalement exhibées dans les villes et campagnes.

En ces jours-là, on avait dit à l’affamé au ventre creux, pour coller à son besoin, qu’un repas était au feu, et les  » maçons « , pour entretenir l’espérance chez l’élite, et contenir son impatience, avaient eux, tout autrement, l’art de la formule: << Pour construire haut, il faut creuser profond>>.

Depuis, chacun est retombé de sa bulle d’illusions, face à l’innommable, au désastre qui s’installe de toutes parts.

Au pays d’Ifâ, ainsi parle L’oracla : <<La grossesse est en cours et l’enfant qui n’est pas encore né va tomber du dos de sa mère>>, Lètè Trukpin.

Tel dans le tonneau des Danaïdes, le pouvoir dit de la Rupture, aura donc, en deux (02) ans, englouti plus de trois mille (3.000) milliards dans des trous, des excavations, creusant, eût-on entendu pérorer, assez profondément, afin d’offrir à la bâtisse que l’on prétend vouloir ériger, un socle d’envergure proportionnelle…

Creuser !!!!

Trois mille milliards engagés en deux (02) ans… pour creuser…et ensevelir le Bénin, ses institutions, les fleurons de son économie, ses opérateurs économiques les plus en vue ; pour disloquer et affaiblir ses partis politiques; pour soumettre ses élus, suspendre, destituer, révoquer, exiler, emprisonner les insoumis…

Trois mille milliards dépensés pour casser les commerces des petites gens et exonérer les entreprises du Chef; pour stopper les allocations au profit des étudiants et engraisser les entreprises du baron, au moyen de décrets signés en conseil des ministres avec effets immédiats valant transfert de dizaines de milliards du trésor public vers la cagnotte privée du signataire…

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Trois mille milliards dépensés pour supprimer l’aide de l’État aux artistes; mais alimenter une demi-centaine d’agences créées et logées à la présidence de la République, grassement dressées pour drainer et conduire par des tunnels une économie parallèle, souterraine; pour déguerpir l’humain qu’on dit sale des abords de la rue, là où, dans une main secourable, le désespéré cherche l’espérance du jour pour tromper la faim et attendre le miracle du lendemain ;

Trois mille milliards dépensés pour saccager des emplois publics et privés, par milliers, par dizaines de milliers, peut-être par centaines de milliers, et aller ensuite organiser ou parrainer la fraude au recrutement à la CNSS et à l’Assemblée nationale…

Trois mille milliards dépensés pour saigner, au moyen de redressements punitifs, les entreprises d’opérateurs économiques au parcours digne et respectable, qui ont tout construit des décennies durant, à la sueur de leur front, sans le bénéfice d’un décret…, et sur leurs dépouilles, ériger des monopoles, et exécuter des « gré à gré »…

Trois mille milliards engloutis pour acheter le vote, les yeux fermés, d’une déshonorante engeance, en faveur de lois scélérates que l’on rédige et fait porter à quelques impudiques députés, pour offrir la Ruse et répandre la Rage…

Trois mille milliards dépensés pour bloquer des procès où le pouvoir se sent perdant, pour traquer les juges, pour tuer les acquis sociaux, pour asphyxier la Cour qui résiste et chouchouter l’autre, celle qui triche et coopère au profit des destitutions et révocations…

Trois mille milliards dépensés pour la radiation, sur demande de celui qui a fait quarante-cinq (45) milliards de malversations à ciel ouvert à Maria Gléta, d’agents de la police et de la gendarmerie pour détournement, non confirmé par un tribunal, de 86.000 FCFA, de 90.000F CFA… (ou plus pour certains), et blanchir ceux qui ont subtilisé deux (02) milliards de FCFA destinés à apporter l’eau, qui manque si cruellement, à Gnaly, à quelques kilomètres de Cotonou, que des femmes risquent et perdent leur vie, en allant en chercher dans les marigots…

Trois mille milliards pour asphalter du vent, des postillons pour construire des milliers de logements sociaux sur maquettes, pour construire une ARCH sur les nuages, au profit de citoyens sur qui la police dite républicaine peut ouvrir le feu, tirer à bout portant, bousillant le zizi à un père de famille et éventrant sa bourse à testicules, sans sanctions; pour placer Banamè et sa dieue au dessus de la République ; pour fermer les universités et les écoles…

Trois mille milliards pour détruire, ruiner les hommes, et saccager l’économie…

Trois mille milliards récoltés à la sueur de mon front, de votre front, pour klébétiser la jeunesse, assignée sur la toile, à défendre contre son propre ressenti et contre ses intérêts, ses convictions, son pays, son avenir, tout et son contraire…

Trois mille milliards de sueurs, pour acheter des larmes et du sang…

Creuser….

La liste n’est pas exhaustive.

Mais tel du moins aura été en deux ans, en miniature, le bilan de ce régime, les terribles réalisations à l’actif du gouvernement que Abraham ZINZINDOHOUÉ et sa cliquaille de frondeurs, de dissidents manipulés pour affaiblir la RB, l’unique RB dirigée par Léhady SOGLO, applaudissent sans pudeur, lui, écumant en valet grimé plateaux de télévision ici et ailleurs, les autres se montrant en balades télévisées, pour faire le commerce d’un logo, que le droit, le bon sens et la légalité ne peuvent conférer qu’au bureau dirigé par Léhady Vinagnon SOGLO, président légal et légitime des HOUÉZÈHOUÈ, en attendant que demain, une forfaiture parrainée par le Garde des Sceaux et son client, ne scelle son sort et n’offre le logo en coquille vide aux frondeurs financés pour semer la PAGaille, pour enfoncer, sans sourciller, comme d’irréprochables traîtres, le poignard dans le ventre duquel ils ont émergé, dans le ventre de la mère qui les aura portés et nourris au moyen de son liquide amniotique.

Sur le front de la PAGaille, les ouvriers dits de la vingt-cinquième (25ème ) heure rivalisent d’ardeur, de zèle; et ajouté aux frétillements de certains vieux Cauris, le rendez-vous théâtral de Porto-Novo montrant trois (03) ministres du Gouvernement, un (01) préfet et le président de l’Assemblée nationale chanter à la gloire de Patrice Athanase Guillaume (PAG) achève de cerner les contours d’un mandat dédié au cinéma et au culte de la personnalité, une tragi-comédie, dans le temps même où toutes les infrastructures se dégradent et des centaines de milliers de citoyens, dans les (04) quatre coins du pays, passent des nuits et des jours à jeun, et meurent en silence.

Et si ce que l’on s’attèle à ainsi creuser, sous les ovations de certains avocats sans foi ni loi, tristement aidés de leurs cœurs sombres, sophistes à l’âme rampante, auxquels les klébés assurent le relais, n’était qu’un gigantesque caveau, un cimetière à ciel ouvert pour ensevelir le Bénin, ses trésors et les plus valeureux de ses hommes?

Au pays d’Ifâ, Di Sa rapporte que les fossoyeurs complotent et disent qu’ils vont <<creuser des trous, matin, midi et soir.>>

La parole sacrée dit qu’il est déjà temps de saisir leurs outils pour les mettre en pièces. C’est ainsi déjà que nous pourrons commencer par conjurer le mauvais sort qui plane au-dessus de nos têtes, semblable à une nuée de hiboux maléfiques à la quête d’âmes à hypnotiser, de sang à boire, de charogne à déguster, à l’occasion de festins sabbatiques en l’honneur de Aklassou Gaounga le Vautour, dans l’anfractuosité convenue d’un arbre ensorcelé.

Agir ou périr!!!

Je dis que nous devrons entamer avec audace l’oeuvre de désarmement des sorciers, en montant courageusement à l’assaut pour affronter la colonie de hiboux qui menacent de nous anéantir; car c’est ainsi que nos pères, nos parents nous eurent hier préservé la vie dans les villes et les campagnes.

Tel engagement devient devoir; et aussi sûrement que le fauve a drainé son ombre, aspergé de son odeur, répandu son pipi dans les moindres périmètres du territoire de notre pays, traquant et anéantissant le moindre résistant, nous devrons nous lever, hommes, femmes, jeunes et adultes ; nous devrons nous lever contre la peur, pour arrêter la terreur, pour stopper la pagaille.

Aklassou doit partir. Parole d’Oracle.

Constantin Amoussou

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