Bénin – siège de l’Assemblée: bientôt des recours en garantie contre les responsables

Face aux députés ce lundi 07 mai 2018, le ministre du cadre de vie et du développement durable, José Tonato a présenté le rapport d’audit diligenté par le gouvernement relatif aux travaux de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale.

Il ressort de la communication gouvernementale que les travaux ont accusé un important retard et connu de nombreux dysfonctionnements à cause du manque criard de professionnalisme et de rigueur de tous les acteurs, en particulier du maître d’ouvrage délégué, la Serhau-Sa qui, n’a pas correctement assuré sa fonction d’ordonnancement et de pilotage. Elle a fait montre de carences graves  ayant occasionné la non maîtrise du coût et du délai d’achèvement des travaux.

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Le chantier a été lancé en l’absence de toute procédure de dépôt de permis de construire, des ouvrages ont été exécutés avant l’approbation des plans d’exécution, la passerelle liant le bloc infirmerie à l’hémicycle s’est effondrée le 11 décembre 2011, des erreurs d’implantation des poteaux  d’appui à la charpente, de positionnement et d’alignement des murs, démolition et reprise hasardeuse, non-respect des plans, poutres et poutrelles sans appui, ce sont-là quelques  ratés contenus dans le rapport d’audit. L’audit révèle également que 20 milliards ont été déjà décaissés au profit de la société Serhau-Sa pour le projet dont le montant prévisionnel se chiffre à 18 565 050 000. Cet échec consacre les limites techniques des acteurs impliqués, voire la présence persistante d’une collision d’intérêts privés au détriment de la réussite du projet.

C’est pourquoi, le ministre a rassuré les députés de ce que le gouvernement va exercer tous les recours en garantie contre les différents responsables de cette situation. Car, il n’est pas prouvé que les investissements réalisés puissent coûter les 20 milliards qui ont été décaissés.

En clair, neuf ans après le démarrage des travaux, le chantier n’a pas évolué. Le projet a connu une exécution physique de 45,71% contre 56,19% de taux d’exécution financière. Il a été abandonné du fait de sa complexification par les procédures judiciaires dont l’une des étapes fut la condamnation de l’Etat à payer, au titre de différents préjudices, la somme de 32 000 000 000 à Abdelkader Moutaïb, administrateur général du Groupe d’entreprises emcr (Gee).

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