Bénin : vacances précoces dans plusieurs établissements privés de Cotonou

Dans plusieurs établissements privés de Cotonou, c’est déjà les vacances, ceci en dépit de l’arrêté interministériel portant réaménagement du calendrier de l’année scolaire 2017-2018 dans les établissements des enseignements maternel, primaire, secondaire général, technique et professionnel. Reportage.

Nous sommes le mercredi 23 mai 2018. Une équipe de « Bénin Web Tv », a fait le tour de plusieurs établissements d’enseignements maternel, primaire et secondaire de la ville de Cotonou. Le constat est unanime : c’est déjà les vacances. A l’exception des classes d’examens (Cours moyens deuxième année (CM2), 3ème, 1ère et Terminales), les salles de cours des classes intermédiaires sont vides.

« Mes autres enfants (des classes intermédiaires – ndlr) sont déjà en vacances. Je viens déposer mon fils qui est en classe d’examen », nous déclare un parent d’élève qui venait de déposer son petit garçon devant un collègue de Zogbohouè (9ème arrondissement de Cotonou).

Selon le calendrier scolaire réaménagé par l’arrêté interministériel en date du 25 avril 2018, les grandes vacances dans tous les établissements privés comme publics du territoire béninois sont fixées au mardi 31 juillet 2018 après les cours de l’après-midi. Un nouveau calendrier que les promoteurs des établissements privés de Cotonou ne semblent pas partager.

Dans les établissements sillonnés par notre équipe de reportage, aucun membre du personnel administratif n’a voulu répondre à nos questions. La raison est toute simple : « craintes des représailles du gouvernement ».

Les mouvements de grèves, le prétexte des établissements privés…

Loin des murs d’un établissement privé à Agla (dans le 13ème arrondissement de Cotonou), un enseignant qui a requis l’anonymat a bien voulu se confier à notre équipe de reportage. Pris de colère, son intervention a pris l’allure d’une dénonciation de ce qu’il a qualifié de « la mafia des promoteurs des établissements privés d’enseignements ».

« Chaque année, c’est ce qui se passe dans les écoles privées. Parce qu’ils ne veulent pas payer les enseignants jusqu’au mois de juillet conformément au calendrier scolaire, les promoteurs nous mettent la pression pour vite finir les programmes au plus tard mi-mai », a-t-il déclaré.

Début mai, poursuit-il, le fondé nous a convoqué à un conseil des professeurs pour nous informer du réaménagement du calendrier scolaire. « A la fin de la réunion, il a insisté que tous les enseignants finissent leurs programmes au plus tard mi-mai car selon lui, l’école n’a pas fait de grève et ne saurait dégager de ressources complémentaires pour couvrir les charges liés au prolongement de l’année scolaire. C’est un prétexte puisque l’année scolaire n’a été prolongée que de deux (02) semaines », nous a-t-il expliqué.

Le Bénin a connu plus de trois (03) mois de grèves des enseignants du secteur public. Une situation qui a occasionné le réaménagement, le 25 avril 2018, du calendrier scolaire. Selon l’ancien calendrier, les grandes vacances sont fixées pour le vendredi 13 juillet 2018 après les cours de l’après-midi.

Le nouveau calendrier scolaire fixe les grandes vacances au 31 juillet 2018, soit un prolongement de 19 jours. Se servir du réaménagement du calendrier scolaire pour envoyer les enfants en vacances précoces apparaît donc comme une trouvaille pour camoufler un phénomène qui semble se répéter chaque année.

L’année dernière, le gouvernement béninois a dû sortir un communiqué pour mettre en garde les chefs d’établissements privés contre les vacances précoces. Une mesure qui va sans doute encore intervenir cette année pour siffler la fin de la récréation.

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