Cameroun: un numéro vert pour dénoncer la corruption

Au Cameroun, le gouvernement appelle les Camerounais à dénoncer les actes de corruption et les fonctionnaires fictifs. 1517, c’est le numéro vert que les camerounais peuvent désormais appeler pour dénoncer les actes de corruption.

 Tout se passe à partir des numéros verts installés au ministère des Finances et à la commission nationale anti-corruption. L’opération lancée depuis le mois dernier, suscite un certain engouement populaire. Dans une salle de la commission nationale anticorruption, le téléphone ne cesse de sonner. C’est ici que sont enregistrés, à partir d’un numéro vert, 1517, les appels des Camerounais qui dénoncent les actes de corruption.

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L’initiative d’un numéro vert à la commission nationale anti-corruption, a coïncidé avec celle du nouveau ministre des Finances, allant dans le même sens. Louis Paul Motaze, ministre des Finances a invité les Camerounais entre avril et juin prochain, à dénoncer tous les fonctionnaires fictifs, en vue d’assainir le fichier solde de l’Etat du Cameroun.

« On peut recevoir simultanément quatre appels », explique un cadre de la commission à nos confrères de VOA Afrique. Sous anonymat, deux agents de la commission nationale anticorruption commis à la tâche depuis le 24 avril dernier, dressent le bilan des deux premières semaines de mise en service de ce numéro vert.

« Nous recevons en moyenne 100 appels par jour depuis la mise en service du numéro, venant de toutes les parties du territoire national. Ces appels dénoncent des faits de corruption, des infractions assimilées à la corruption », a révélé l’un des agents. Le second a ajouté que « d’une manière générale nous recevons des appels de personnes qui dénoncent, pour la plupart, la corruption dans les services publics, ou des officiels corrompus. Au-delà de cette catégorie d’appelants, nous avons des gens qui dénoncent la corruption dans les marchés, les pratiques de corruption instaurées par les responsables de ces marchés. »

« Vous pouvez venir donner l’information sur une personne que vous connaissez, qui perçoit un salaire indûment, ou alors les ayant droit d’une personne décédée qui continuent à percevoir frauduleusement sa solde. Les dénonciations concernent aussi les complices de ces fraudeurs du fichier solde de l’Etat », a clarifié, Cyrille Edou Elo’o, directeur Général du budget au ministère des Finances.

À la commission nationale anticorruption, (Conac), les premières mesures ont d’ores et déjà été prises dès dénonciation de quelques cas de corruption à partir du numéro vert 1517.

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« Pour les cas qui se produisent à Yaoundé, nous avons une brigade d’intervention rapide à la Conac qui fait une descente sur le terrain afin de prendre les corrompus la main dans le sac », a expliqué une responsable de la Conac, sous anonymat. Cependant, a-t-elle précisé, « les dénonciations spécifiques à l’instar de celles sur le recensement du personnel de l’Etat, font l’objet d’un autre traitement et sont directement acheminées auprès du ministre des finances ».

Notons que c’est dans ce sillage qu’une affaire de fraude sur les salaires au ministère des Finances et de la communication du Cameroun qui dure depuis 2 ans a resurgit. Quatre des six fonctionnaires, au centre de ce réseau, qui aurait fait perdre une dizaine de milliards de francs CFA au gouvernement camerounais, ont été placés en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé.

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