Centrafrique : la Minusca « rétabli le contrôle de la ville » de Bambari
Selon un communiqué de la Minusca, la mission a réussi à reprendre le controle de la ville de Bambari dans la préfecture de Ouaka dans le centre de la Centrafrique mercredi. Une annonce qui fait suite lundi et mardi, à l’attaque de plusieurs institutions de la ville dont une base des nations unies.
« Après des attaques, la Minusca a rapidement rétabli le contrôle de la ville (…) nous n’allons pas laisser cette ville symbole du retour de l’autorité de l’Etat entre les mains de groupes armés », a rassuré la mission dans un communiqué émis depuis la capitale Bangui par son porte-parole Vladimir Monteiro.
Selon la Minusca, des hommes armés, « présumés affiliés » au groupe armé Mouvement pour l’Unité et la Paix en Centrafrique (UPC) ont attaqué la Minusca ainsi que la police et la gendarmerie nationale lundi soir et mardi matin à cause des « rumeurs de meurtres sur fond de division communautaire » dans la ville. Huit personnes ont perdu la vie durant les combats soldés par des nombreux dégâts matériels et des pillages, selon Monteiro. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) avait affirmé avoir pris en charge six personnes blessées.
Après des violences dans la capitale Bangui en Avril dernier, Bambari, deuxième ville peuplée de la Centrafrique est la nouvelle façade d’une région sortie de violences mais menacée en permanence par des groupes armés. Ces groupes s’affrontent dans les provinces pour le contrôle des minerais, laissant à l’Etat une petite partie du territoire national. Jadis fief de l’UPC, Bambariqui partage ses limites avec plusieurs localités sous la coupe de groupes armés, est sous contrôle de la Minusca et des forces gouvernementales depuis début 2017.
La Centrafrique est plongée dans une crise politique depuis la chute du président François Bozizé, en 2013, chassé par la Séléka, une coalition de groupes armés venue du nord du pays avec des mercenaires étrangers. En réaction aux exactions, des milices d’autodéfenses « anti-balaka, » composées d’animistes et de chrétiens se sont formées, s’en prenant aux musulmans, donnant alors au conflit une tournure religieuse. Pays francophone de 622 984 km² et de près de 5 millions d’habitants, la Centrafrique est restée champ de bataille entre groupes armés rivaux.
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