Centrafrique – Violences à Bangui : le nombre de morts commence à inquiéter

Le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé jeudi leur « profonde préoccupation » face aux tensions persistantes dans plusieurs régions centrafricaines, appelant « tous les acteurs au calme et à la retenue ».

Une dizaine de personnes ont été tuées mercredi dans des violences déclenchées après l’explosion d’une grenade dans le quartier commercial et musulman (PK5) de la capitale Bangui en Centrafrique, a annoncé jeudi la Croix-Rouge centrafricaine.

« A la suite des violences, nos structures ont recensé une dizaine de morts dont des civils et quelques membres de groupes armés », a déclaré à Anadolu le président de la Croix-Rouge Centrafricaine, Antoine Mbao Bogo, faisant également état de « plusieurs blessés » et de dégâts matériels « non négligeables ».

« Nous sommes dépassés par la fréquence des violences dans le pays », a encore déploré Antoine Mbao Bogo.

Selon la Radio Ndekeluka émettant dans la capitale Bangui, un engin explosif a été largué par un inconnu suite à un bref échange de tirs entre groupes armés qui tiennent des barrières de fortune près d’une paroisse catholique et dans le quartier commercial PK5, sous la coupe des groupes armés.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique ((Minusca) a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de ces violences. Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont exprimé jeudi leur « profonde préoccupation » face aux tensions persistantes dans plusieurs régions centrafricaines, appelant « tous les acteurs au calme et à la retenue », précise la déclaration lue à l’issue d’une réunion.

Dénonçant de discours « haineux et de tensions communautaires », les États membres ont demandé à tous les groupes armés de « cesser toute forme de violence et activités déstabilisatrices, de déposer leurs armes et de s’engager de manière constructive dans un processus de paix immédiatement et sans conditions », ajoute la déclaration finale.

La Centrafrique est plongée dans une crise politique depuis la chute du président François Bozizé, en 2013, chassé par la Séléka, une coalition de groupes armés venue du nord du pays avec des mercenaires étrangers. En réaction aux exactions, des milices d’autodéfenses « anti-balaka, » composées d’animistes et de chrétiens se sont formées, s’en prenant aux musulmans, donnant alors au conflit une tournure religieuse.

Pays francophone de 622 984 km² et de près de 5 millions d’habitants, la Centrafrique est restée champ de bataille entre groupes armés rivaux.

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