Chili : accusés d’agressions pédophiles, tous les évêques remettent leur démission au pape

La conférence épiscopale chilienne a annoncé vendredi que les 34 évêques venus à Rome rencontrer le pape avaient remis leur démission, dans le contexte d’un rapport concernant un scandale de pédophilie au Chili.

« Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu’il décide librement pour chacun d’entre nous », indique une déclaration lue devant la presse.

En visite, au Chili en Avril dernier, le pape François avait reconnu de «graves erreurs» d’appréciation dans le scandale de pédophilie qui implique des religieux catholiques. Contre toute attente, c’est à travers une lettre adressée aux évêques du pays le 08 avril 2018 que le souverain pontife avait exprimé toute sa honte après le témoignage des anciennes victimes du clergé chilien.  Dans ladite lettre, le pape François explique avoir commis « de graves erreurs dans l’évaluation et la perception de la situation ».

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On se rappelle, que le pape François avait envoyé un enquêteur au Chili pour écouter les victimes d’abus sexuels. Il s’agit de Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte, et chargé de récupérer des témoignages concernant Mgr Juan Barros, évêque d’Osorno accusé d’avoir fermé les yeux sur les crimes d’un prêtre pédophile.

Vers la fin de la prescription pour les délits sexuels contre les enfants

Le Chili veut rendre imprescriptibles les délits sexuels contre les enfants. Le Parlement a commencé cette semaine à examiner en urgence un projet de loi en ce sens. A l’heure actuelle, passé un délai de cinq ou dix ans, il n’est plus possible de poursuivre en justice une personne soupçonnée d’avoir violé, agressé ou harcelé sexuellement un enfant.

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En effet, plusieurs hommes avaient accusé Fernando Karadima, le prêtre d’un quartier chic de Santiago, de les avoir agressés sexuellement pendant leur adolescence.

Les victimes avaient dans un premier temps dénoncé les faits auprès de la hiérarchie catholique, sans succès. Le prêtre n’a jamais pu être jugé car les faits étaient déjà prescrits. L’affaire fait toujours la Une des médias chiliens, car le pape reçoit jusqu’à ce jeudi soir les évêques chiliens pour évaluer leurs responsabilités dans cette affaire, et pourrait en sanctionner plusieurs à l’issue de cette semaine.

Si la loi est adoptée, le Chili rejoindrait le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore l’Argentine, des pays qui ont décidé de supprimer les délais de prescription concernant les délits sexuels sur mineurs.

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