Commémoration de la mémoire des martyrs: la LDH-Bénin célèbre la 32è édition(message)

La Ligue pour la défense des droits de l’homme au Bénin (Ldh) a commémoré ce  7 mai 2018 comme à l’accoutumé, la journée nationale de lutte contre la torture. Une journée dédiée à la mémoire des martyrs du pays.

A travers une cérémonie fort simple, responsables et membres de la Ligue pour la défense des droits de l’homme au Bénin (Ldh) ont eu des pensées spéciales à l’endroit des béninois victimes  de la violation des droits de l’homme. A l’issue de leur rencontre, les responsables de la ligue ont délivré un message dont la substance se trouve ci-dessous.

Message de la ligue pour la défense des droit de l’homme:

 

Mesdames,
Messieurs,
Camarades militants,

Nous voici à nouveau réunis à l’occasion de la 32ème édition du 07 Mai pour accomplir notre devoir de mémoire.

Nous nous sommes réunis pour vous rendre hommage à vous Kocou Innocent HOUNYOVI, Parfait ATCHAKA, Rémi AKPOKPO-GLELE, Serge GNIMADI, Crépin BOCO, Luc TOGBADJA, Moussa MAMA YARI, Sègla KPOMASSI, Maurice DANSOU, Paul SOSSOUKPE, Boniface SOUANTINKI etc…

Nous nous sommes réunis pour nous souvenir de notre héroïque combat dans les prisons assassines du PRPB, au PLM Alédjo, au Petit Palais, au camp Séro KPERA de Parakou, à la Prison Politique de SEGBANA.

Nous nous sommes réunis pour célébrer votre œuvre, votre courage, votre générosité, votre grandeur d’âme, votre amour pour notre peuple et notre pays que vous avez su placer au-dessus de toute préoccupation.

Nous sommes venus vous dire qu’avec les autres héros et le peuple, nous avons vaincu l’autocratie immonde et donné la liberté à notre pays après de glorieuses épopées populaires, écrits avec nos larmes, notre sang, notre vie mais aussi avec le sourire et la conviction permanente que notre cause est juste et invincible.

Nous sommes venus vous dire que notre combat et notre cause ont toujours la couleur et la vigueur du soleil au zénith !

Nous luttons pour la liberté, pour le contrôle de l’élu et de l’agent public à tous les niveaux pour une gestion transparente pour sauver le bien public dans l’intérêt supérieur de la jeunesse, des travailleurs, des paysans etc… Nous luttons contre le pillage et le vol des ressources publiques. La vie et le temps n’ont cessé de nous donner raison.

La preuve est désormais faite que la gratuité de l’inscription au primaire et au secondaire n’est pas un rêve ; qu’il est bien possible et nécessaire de fournir à l’étudiant qui le désire les moyens suffisants pour sa formation universitaire.

La preuve est également faite qu’il est bien possible par des mesures sociales, d’améliorer les conditions de vie du peuple.

La preuve est bien faite que l’on peut traquer et mettre hors d’état de nuire les criminels économiques.

C’est ce que nous observons depuis quelques mois dans notre pays. Les prévaricateurs, les concussionnaires, les corrompus, bref les voleurs et pilleurs du bien public sont appelés à rendre compte et restituer au peuple son argent volé.

L’on est pris d’effroi lorsque l’on entend les montants faramineux qui sont pillés par les hommes en col blanc ! ce n’est pas en millions mais en milliards que l’argent public est volé pendant que la jeunesse, les travailleurs, les gagne-petit subissent toutes sortes de privations et meurent à petit feu en silence dans leurs cases.

A la faveur des luttes pour le pouvoir, le gouvernement de Monsieur Patrice TALON traque ses opposants qui sont livrés à la justice. Mais la Ligue pour la Défense des Droits de l’Homme (L.D.H) au Bénin exige que les fonds volés soient effectivement restitués, qu’ils soient effectivement mis au service du peuple, de l’instruction, de la recherche scientifique, de l’industrialisation de notre pays, de la lutte contre le chômage et la misère au sein de la jeunesse et du peuple.

Les prévaricateurs, les concussionnaires, les corrompus etc.. ne sont pas seulement parmi les opposants au gouvernement de Monsieur Patrice TALON. Ils sont légion au sein du Bloc de la majorité parlementaire. Ils sont au gouvernement. Ils sont nichés dans diverses institutions de la République.

C’est dire que la lutte contre ce fléau ne doit pas être partiale et partielle, elle doit être générale et ne laisser aucun fautif sur son passage. Elle ne doit point être l’affaire d’un clan au pouvoir contre un autre. Le peuple doit s’y impliquer et conduire résolument à son terme ce combat qui est une mesure de salubrité publique.

Camarades,

Il y a quelques années, la Ligue pour la Défense des Droits de l’Homme (L.D.H) au Bénin a organisé une grande marche sur le ministère de la justice contre l’impunité et a exigé des procès contre les auteurs des crimes économiques et politiques.

Elle a demandé qu’ils rendent gorge.

Les revendications de notre organisation demeurent les mêmes et actuelles.

Nous exigeons des poursuites judiciaires contre les criminels économiques et politiques. Nous exigeons que les fonds volés soient effectivement restitués au peuple et contribuent à l’amélioration de ses conditions de production et d’existence. Nous exigeons que compte rendu soit fait au peuple de tout procès contre les criminels économiques et que le peuple, à travers ses représentants, contrôlent effectivement le remboursement des sous volés.

Pour le moment, nous ne voyons pas de preuves de remboursement par les pilleurs actuellement jugés et condamnés. Au contraire, une campagne malsaine est menée pour minimiser leurs crimes et les exonérer de tout paiement.

La L.D.H poursuit son combat. Elle appelle ses militants et le peuple à la mobilisation et à se considérer comme des pèlerins infatigables de la lutte contre les pilleurs de tout bord.

La L.D.H appelle toutes les organisations démocratiques, tout démocrate, tout fils du peuple à s’impliquer dans le combat contre le pillage des biens publics. C’est l’une des conditions de l’effectivité des droits économiques, culturels, sociaux et même politiques.

Ce sera l’expression et la preuve de notre attachement à la mémoire et à l’œuvre des martyrs tombés au champ d’honneur !

Mesdames, Messieurs,

Camarades militants,

Nous ne pourrons terminer cette allocution sans nous prononcer sur l’affaire du Député Hinnouho Mohamed ATAO. Sur le fond, notre organisation rappelle sa position de principe, d’attachement aux droits à la santé, aux droits économiques et sociaux. Il résulte de cela que nous ne saurons cautionner le trafic de faux médicaments ou tout ce qui porte atteinte au droit à la vie des citoyens.

Nous avons suivi les informations fournies par les parties en cause, monsieur le Garde des sceaux, le Procureur de la République, l’avocat de Monsieur ATAO.

Il est fait état de ce que Monsieur ATAO aurait subi des violences et voies de fait et reçu des coups. La LDH poursuit ses enquêtes et s’inquiète vivement en raison du flou juridique, des faits et des circonstances qui entourent l’arrestation de Monsieur Hinnouho Mohamed ATAO.

Pour le cas où les faits de violence policière seraient avérés, il y aurait à coup sûr de graves atteintes à la liberté et aux droits de la personne humaine.

La L.D.H a de sérieuses inquiétudes quant aux informations sur cette violation des droits humains.

Elle rappelle que le Bénin est un état de droit et qu’aucune institution ne doit se mettre au-dessus de la loi.

Vive la mémoire des martyrs !
Vive le 07 Mai !
Pour le BEN/LDH

Julien TOGBADJA

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