Congo : le général Mokoko  rompt en fin le silence et dénonce une « parodie de justice » (lettre)

Cela fait la troisième jour que le général Mokoko passe devant le juge pour son procès. Comme fidèle à sa stratégie de ne pas s’exprimer pendant le déroulement de l’audience et de faire la politique de la bouche cousue, lui et ses avocats n’ont pas participé aux débats. Toutefois, le général Mokoko s’est exprimé autrement ; dans une lettre de deux pages, authentifiée par ses avocats, datée du 8 mai et que RFI s’est procurée, il a rompu à sa manière le silence.

Dans sa lettre, l’accusé n’est pas allé dans les détails de son accusation. Il a pris le soin de réfuter toutes les accusations et écrit par la suite que « ce n’est pas à la justice que j’ai à faire mais à l’arbitraire ». Cette phrase qui fait directement dans sa lettre a ce qu’il qualifie comme le déclencheur de cette affaire, sa décision de se porter candidat à la présidentielle contre Denis Sassou-Nguesso à l’élection de 2016.

« Je me suis heurté à la machine totalitaire », a-t-il écrit en dénonçant le fait que cette « machine » voudrait « qu’il reconnaisse des résultats que le monde entier savait avoir été grossièrement truqués ». C’est pour lui, le fait de ne pas vouloir reconnaitre ces résultats qui lui vaut aujourd’hui d’être derrière les barreaux. Selon Rfi, le général accuse dans sa lettre, le gouvernement congolais  ‘’d’avoir ensuite « dépensé des fortunes » pour le « diaboliser » avec « des consultants et complices étrangers » et de « jeter les adversaires politiques en prison pour tenter de masquer l’inexorable descente aux enfers du pays »’’.

« Après plus de quarante ans d’une carrière militaire sans tache, au service du peuple congolais, et au terme de deux ans de prison, il ne me reste que mon honneur dont je n’ai pas l’intention de faire offrande à ce régime », a écrit L’ex-chef d’état-major congolais.

Rfi rappelle que c’est la deuxième lettre écrite en prison par Jean-Marie Michel Mokoko depuis son arrestation en juin 2016. Une première lettre avait déjà circulé en mars dernier, et était adressée au doyen des juges d’instruction a qui il explique qu’il ne veut « plus prendre part à la procédure dirigée contre lui », car pour lui, il s’agirait là que d’une « parodie de justice ».

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