Contrôle de l’action gouvernementale: Rachidi Gbadamassi a fait « sa dangereuse » option
En dehors de la mission de légiférer, la constitution béninoise de 1990 a investi le pouvoir législatif de la mission de contrôler les actions du gouvernement.
Pour accomplir cette mission, les députés disposent comme moyens: la question orale adressée au gouvernement, les questions écrites, les questions d’actualité, l’interpellation et les commissions parlementaires d’information, d’enquête et de contrôle.
L’absence de mise en oeuvre de cette prérogative constitutionnelle a été à la base de beaucoup de dossiers de mal gouvernance avec l’évaporation des dizaines de milliards de francs cfa du contribuable béninois. Malheureusement, cette mission constitutionnelle est accomplie par les représentants du peuple avec parti pris, selon leur sensibilité politique et suivant leur appartenance du moment.
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Pour l’élu de la 8ème circonscription électorale, le député Rachidi Gbadamassi, le contrôle de l’action gouvernemental se limite aux dossier de malversations de l’ancien régime du chef d’Etat Thomas Boni Yayi à qui il avait en son temps dressé des lauriers.
Partisan du régime de la rupture de l’actuel locataire de la Marina, Rachidi Gbadamassi ne déploie ses énergies que sur les dossiers de malversation du régime précédent. Sa trouvaille actuelle est le dossier de prêt de 15 Milliards de FCFA contractés par l’ancien premier ministre Lionel Zinsou avec la caution morale du docteur Thomas Boni Yayi; une affaire pourtant pendante devant la justice que l’élu de la 8ème circonscription électorale prend pour un dossier personnel.
Ses récentes sorties médiatiques sur certaines chaînes privées de télévision demandant des débats contradiction avec Yayi Boni et Lionel Zinsou sur ce dossier est symptomatique de la fixation du député sur ce dossier qui est désormais du ressort de la justice.
Avec la gabegie et la dilapidation des maigres ressources du pays qui a caractérisé le régime défunt, les parlementaires devraient prendre beaucoup plus au sérieux leur mission constitutionnelle et l’exercer avec rigueur pour éviter au pays des désastres économiques que nous déplorons tous aujourd’hui.
Pour que l’histoire ne se répète indéfiniment, l’agrégé en politique nationale doit se concentrer sur la gestion du régime en cours pour que demain, il ne soit point encore obligé, à la suite d’une alternance au sommet de l’Etat, de jouer au sapeur pompier sur des cas de dossier de malversation.
Le rôle de contre pouvoir attribué à l’assemblée nationale devrait être perçu par la représentation nationale comme un rôle dissuasif et de gardien des actions de l’exécutif. Le parlementaire doit anticiper les cas de mauvaise gestion des ressources de l’Etat à l’image du dossier de la construction du nouveau siège de l’assemblée nationale.
Les complaisances dans l’accomplissement des missions républicaines et les soutiens « aveugles » à l’exécutif sont souvent à la solde de la mal gouvernance que font montre les régimes successifs. Tant que chaque institution de la République ne jouera sa partition avec abnégation et détermination, le pays perdra toujours des ressources. L’anticipation de la représentation nationale, une institution de contre pouvoir aidera l’exécutif à mieux asseoir une gouvernance saine.
Malheureusement, depuis plusieurs années, l’assemblée nationale se complaît de plus en plus dans un rôle de soutien de l’action gouvernementale qui supplante la mission de contrôle du gouvernement qui est l’une de sa mission fondamentale après celle de légiférer.
Ainsi, l’attente du peuple béninois envers le député Rachidi Gbadamassi et les autres élus du peuple qui perdent de vue leur mission, n’est pas de les voir disperser ses énergies sur des dossiers pendants devant la justice ou d’entreprendre des investigations sur des dossiers qui se retrouvent déjà entre les mains de la justice. A chacun sa mission;celle de l’assemblée nationale est le contrôle de l’action gouvernementale.
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