Crise diplomatique : nouvelle passe d’armes entre le Maroc et l’Algérie

Alger a qualifié dimanche d’«irresponsables» les propos du ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, qui a émis de graves accusations contre l’Algérie, selon lesquelles elle aurait appuyé Hezbollah dans son soutien à la cause sahraouie.

 «L’Algérie tient à exprimer sa ferme condamnation et son rejet total des propos irresponsables tenus à son encontre par le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération», a affirmé le porte-parole du ministère affaires étrangères, Benali Cherif, dans des propos repris par l’agence de presse officielle, APS.

Dans un entretien accordé samedi au magazine, «Jeune Afrique», Nasser Bourita a de nouveau accusé l’Algérie d’avoir «couvert Hezbollah et de lui avoir fourni de l’appui dans son implication dans la question sahraouie».

Selon le diplomate marocain, son pays a fourni à l’Iran, avec lequel il a rompu les relations diplomatiques depuis deux semaines, un dossier où sont consignés des faits avérés et précis. Il s’agit de «dates de visites de hauts cadres du Hezbollah en Algérie, de dates et lieux de réunions qu’ils ont tenues avec des responsables du Polisario, et de listes des agents engagés dans ces contacts ».

 «Au lieu de produire les preuves «irréfutables» qu’il prétend détenir (…), le ministre marocain a choisi de poursuivre sur la voie de la mystification et de l’affabulation», a indiqué Banali Chérif avant d’affirmer que « face à cette virulente campagne dont elle fait l’objet, l’Algérie reste sereine, forte de l’unité de son peuple, de la solidité de ses institutions, de sa stabilité et de la rectitude et la constance des principes et des valeurs qui gouvernent sa politique étrangère».

Il a, enfin, conclu que l’Algérie «continuera, en tant qu’Etat voisin, à apporter son plein soutien aux efforts du SG des Nations-Unies et de son envoyé personnel en vue de parvenir à un règlement définitif de la question du Sahara occidental conformément à la légalité internationale et à la doctrine et la pratique des Nations-unies en matière de décolonisation».

Ancienne colonie espagnole, le territoire du Sahara occidental annexé par le Maroc depuis 1975 est au cœur d’un conflit entre le front Polisario, qui réclame, soutenu par l’Algérie, un référendum d’autodétermination sous les auspices de l’ONU et le Royaume qui propose une large autonomie dans le cadre de sa souveraineté.

Récemment, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution sommant le Maroc et le front Polisario à reprendre des négociations «sans préalables» pour trouver une issue à ce conflit.

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