Donklam Abalo sur Africa 24: «les espoirs placés en Patrice Talon ont été déçus…»

Reçu sur Africa 24, le Porte-parole du parti Union Sociale Libérale (Usl), dont l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, est le président d’honneur,  s’est prononcé sur la gouvernance du Président Patrice Talon.

Donklam Abalo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, peint en noir les deux premières années de gestion du régime en place. Les ambitions de cette nouvelle formation politique ainsi que celles de la Coalition de la défense de la démocratie à laquelle elle (Usl)  appartient sont les autres sujets abordés au cours de l’émission. Ci-jointe l’intégralité de l’interview accordée à la chaîne panafricaine Africa 24.

 

Africa 24: Quel bilan faites-vous des deux ans du Président Patrice Talon au pouvoir au Bénin?

Le Bénin, notre pays, va mal. Promenez vos caméras à Cotonou, un peu partout, vous comprendrez que la situation du pays inquiète. Si nous décidons d’en parler, c’est parce que nous aimons notre pays et nous pensons qu’il est possible de changer les choses. Le Président Patrice Talon, dans son programme d’action du gouvernement, pilier 1, axe 1, stratégie 1, il disait qu’il faut renforcer l’Etat de droit et la démocratie. Si vous vous rendez au Bénin aujourd’hui, vous verrez que l’Etat de droit est en net recul. C’est important de le dire. Vous verrez que les décisions des institutions de la République ne sont pas respectées. Vous verrez que le Président même de l’Assemblée nationale marche pour soutenir le Chef de l’Etat dans ses actions alors que l’Assemblée nationale devrait constituer une institution de contre-pouvoir.

Votre parti a récemment été créé. Quel besoin répond-il sachant que le Bénin compte déjà plus de 200 partis politiques?

Notre parti a été créé parce justement qu’il était important d’animer la vie politique. Nous avons l’ambition d’aller aux différentes échéances électorales notamment les législatives, les municipales et la Présidentielle. Il est clair au Bénin que vous ne pouvez pas participer à ce genre d’élections si vous n’êtes pas organisés en parti politique. Nous, nous ne voulons pas comme des mercenaires, avoir des représentants sur des listes de partis politiques déjà existants. Donc, nous avons créé notre parti parce que nous pensons avoir les potentialités pour aller à la conquête et à la gestion du pouvoir politique. C’est pour ça que nous nous sommes constitués.

Une coalition s’est créée autour de Sébastien Ajavon. Quelle est l’ambition de cette coalition ?

Il faut dire que l’Union Sociale Libérale (USL) de Sébastien Ajavon participe à une coalition qui est la Coalition pour la défense de la démocratie. Nous avons constaté que les acquis démocratiques de notre pays ne sont pas sauvegardés. Et deux anciens présidents se mettent ensemble avec un rapporteur de la Conférence des forces vives de la Nation et plusieurs autres acteurs politiques. C’est pour dire au Chef de l’Etat, vous ne respectez pas les acquis démocratiques et nous autres, nous sommes là pour vous rappeler ces acquis. Et faire en sorte que vous puissiez les respecter parce que hors de la Constitution, pas de salut.

Vous estimez que la démocratie serait en péril au Bénin ? Et quels sont les éléments concrets qui vous permettent de le dire ?

J’ai commencé d’abord par parler des éléments politiques. Ensuite, vous constaterez que sur le plan économique, le Président lui-même a fait cet aveu qu’il y a conflits d’intérêts. Lorsque vous êtes Président de la République et vous reconnaissez que vos amis et vos ayants-droits ont pris vos parts dans des sociétés que vous gérez notamment dans la gestion du coton et de la vérification des importations, il y a conflits d’intérêts et ça, ça ébranle la démocratie. Lorsque sur le plan social, vous opérez une opération de libération d’espace public, vous détruisez les activités des Béninois, là vous ébranlez des acquis démocratiques. Il y a beaucoup d’exemples qu’on peut vous donner pour vous démontrer que le pays va mal actuellement. Si vous allez au Bénin, ce qui défraie la chronique, c’est une affaire concernant un député de la Minorité parlementaire qui bénéficie d’une ordonnance de non-poursuite devant la justice. Mais, le gouvernement a décidé de le mettre en garde en vue contre toute règle juridique. C’est des choses qu’on ne peut pas accepter dans un Etat de droit. Tout ceci mis ensemble avec d’autres éléments, vous constaterez que nous sommes dans un net recul démocratique. Quand vous avez ce tableau-là, quand vous êtes patriote, vous vous liguez contre tout cela. Nous nous organisons pour aller à la conquête du pouvoir politique et pour le gérer. Les espoirs placés en M. Patrice Talon ont été déçus et il est important de le marteler. Il est important de lui dire que nous sommes debout et que nous ferons face à tout cela.

Transcription : Bénin Web TV

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