« Eux, Mètongnon et Atao, auront eu la naïveté de croire en la justice de leur pays »

L’un est au gnouf, et l’autre en est au seuil. Suspendu par Jagla, (…) , et révoqué en 48h, Léhady Sogolo, quant à lui, observe, tétanisé, depuis l’exil, le traquenard qui se referme sur son pays. Koutché est traqué jusque dans son moindre souffle, dans le moindre effluve de son aura, et son nom invariablement hurlé dans toutes les « affaires », livré aux auxiliaires klébétiques du pouvoir comme la bête noire à achever.

Malmené, réduit à l’étroit, Sébastien Ajavon, faiseur de roi, du roi Talon, voit sa réputation embourbée dans « la poudre », et ses affaires entreprises démantelées, au moyen d’une ubuesque série de mesures déstabilisantes : agréments retirés, médias mis sous scellés, redressements fiscaux aux seuils vertigineux, blocage des comptes et gel des avoirs… Au Parlement, dans les conseils communaux et dans les cours royales, députés, maires et chefs traditionnels sont soumis par la peur ou au moyen du beurre…

Décidément, Aklassou Gaounga, le vautour, déglutit avec délice le pouvoir et livre à mille sévices syndicats et partis politiques, décapitant les uns et disloquant les autres. Un programme politique dont l’évangile s’articule dans cette formule lâchée par un certain candidat Patrice dans son grand oral « Moi président » : « Dans les petits pays comme le nôtre, ce qui permet à un président en exercice d’être réélu, c’est sa capacité à soumettre tout le monde. Quand tous les députés sont à sa solde ; quand tous les maires sont à sa solde ; quand tous les élus locaux sont à sa solde ; quand tous les commerçants le craignent et sont à sa solde ; quand les partis politiques sont affaiblis et sont à sa solde, sa réélection est facile… ».

Il y a lieu de constater dès lors, de la comparaison des actes à l’évangile, que le Chef de l’État se meut dans la bulle malfaisante de l’obsédé, qui au pouvoir sublime, celui de servir, « Atchèkpikpa », substitue le pouvoir horrible, la rage de sévir, « Atchègbigba ». Il avait promis de surgir, agir et disparaître.

À l’aune des faits, l’on voit plutôt se matérialiser l’avertissement de l’Évangéliste Jean : « le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire ». Jean 10 : 10. Et comme l’Évangile, sait s’unir, par-delà les croyances et les cultures pour dire les choses, et peindre les espèces, comment ne pas entendre, au pays d’Ifâ, Aklassou Gaounga le Vautour proclamer que « tous ceux qui le connaissent savent qu’il se nourrit de cadavres, de charogne (Cè Di) ! » Dans ses placards, son homme-lige, Agbigbi le Hibou abat les proies, suce le sang, mange l’âme et entasse la charogne pour le banquet macabre à la Marina.

Le délire du pouvoir pousse au crime et des milliers d’apprentis sorciers surgissent de terre comme des champignons pour offrir leur savoir-faire dans l’art de charcuter, de démembrer, de déglutir la chair et de s’abreuver de sang, du sang du peuple, de la sueur de son front, de ses sacrifices, de son pain, de son patrimoine, de ses impôts.

Demain encore, les portes des geôles s’ouvriront grandement. Mais pour qui ? Telle reste la question. Les hommes qui se cacheront, tétanisés par la peur, les femmes qui pleurnicheront, même les enfants, élèves et étudiants, qui trembleront seront saisis sans pitié par les apprentis sorciers. Ils passeront impitoyablement dans la cage « prison » pour les uns, seront financièrement, moralement, politiquement et socialement anéantis pour les autres; et l’on tentera encore, au sens propre, de supprimer la vie à une troisième catégorie. On nous empoisonne la vie, selon qu’il est écrit : « le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire ».

Face à un tel déploiement de RAGE, ceux qui vont au front seuls et isolés, portés par leur orgueil, seront écrasés. Les peureux qui se rendront, vivoteront, sous l’emprise des chantages, jusqu’au jour où il plaise de les sacrifier, en guise d’ex voto pour nourrir les caprices du prince, ou satisfaire des revendications qu’on prêtera au peuple, revendications d’une épée équitable pour égorger dix ( 10) ouailles mal aimées de chez soi, et justifier mille litres de sang que l’on aura bus du sein du peuple, et des veines de ses défenseurs.

Avant que que la meute de sangliers ne décime ce pays et ne prenne un « Nouveau Départ » pour l’Exil, il peut être banalement déjà temps que mon peuple se lève, par-delà les divergences de camps, de clans, de paroisses et d’intérêts, au profit de notre belle nation, de ses hommes et de ses femmes, afin que son avertissement, haut comme une parole d’Oracle, parle aux fauves qui nous gouvernent : « Le mouton a crevé dans la forêt, et le poulet est mort dans la brousse. Ton nom s’est répandu. La vieille femme malade couchée dans sa case crie ton nom. L’os incrusté dans le mur de barre crie ton nom. Celui qui provoque cris et larmes récoltera une abondante moisson de colère » Parole de Cè Fu.

Une chronique de Constantin Amoussou

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